"Notre territoire est méconnu, les étudiants sont à Metz, Strasbourg ou Nancy. Ils ont leur vie, leur appartement, leurs copains là-bas, ils ne s’intéressent pas forcément à notre secteur." C’est ce constat, dressé par Thierry Jung, kiné et président de la CPTS Moselle Sud, qui a été le point de départ d’une initiative visant à attirer les futurs professionnels de santé hors des sentiers battus : un site répertoriant l’ensemble des offres d’installation disponibles sur le territoire, ainsi qu’une vidéo où des professionnels qui y travaillent expliquent tous les avantages qu’il pourrait y avoir à les rejoindre.

Doctoland "j’étais surpris que le nom de domaine soit libre", sourit Thierry Jung – ambitionne ainsi de devenir bien davantage qu’un simple répertoire d’annonces. Car en plus de pouvoir y consulter une vingtaine d’offres sur les profils recherchés (médecins, orthophonistes, infirmières, psychologues, etc.) par les structures du territoire (maison de santé, hôpital local, Ehpad, etc.), on peut également y trouver des informations sur les différentes aides à l’installation disponibles.

"Il y a bien sûr les différents dispositifs de droit commun, au niveau national comme au niveau départemental, détaille Thierry Jung. Mais il y a aussi des aides proposées par les communes ou les communautés de communes." Sur certaines parties du territoire, précise le kiné, il est possible d’avoir ainsi, en plus des aides habituelles, une prime à l’installation de 15.000 euros. "L’idée est donc d’avoir un guichet unique pour le professionnel de santé qui cherche à s’installer, résume-t-il. Une fois que notre référencement Google se sera amélioré, on espère que ce sera un bon outil pour fournir un programme clé en main pour notre secteur."

 

Cinq départs à la retraite dans l’année

Car il faut regarder la réalité en face : la Moselle Sud, comme bien des secteurs ruraux, fait face à des problèmes de démographie médicale extrêmement aigus. "Nous avons 40 médecins dans le secteur, et cinq sont partis à la retraite cette année, explique Thierry Jung. C’est donc un problème de premier ordre." Et si les tensions sont particulièrement vives en ce qui concerne les médecins, les autres professions n’en sont pas exemptes. "La priorité, pour l’instant, est l’installation de médecins, car l’ensemble du système est bâti autour d’eux et parce qu’ils sont prescripteurs… mais la même problématique se pose pour les kinés ou encore les orthophonistes, qui, chez nous, ont entre un et deux ans de liste d’attente", note le président de la CPTS.


 

Mais bien que difficile, la situation n’est pas désespérée. "Nous avons tous les atouts de la ville sans les inconvénients, on n’est pas isolés, on peut travailler en exercice coordonné", argumente Thierry Jung. Un message que la CPTS cherche d’ailleurs à souligner dans sa vidéo promotionnelle au travers des témoignages de professionnels de santé qui exercent sur son territoire. "Il y a une coordination, il y a des réseaux qui sont importants, on peut avoir des échanges", constate ainsi dans le clip Frédéric Streiff, infirmier libéral. "On est en contact avec plusieurs médecins différents", abonde dans la séquence suivante Laura Parant, interne en médecine générale.

 

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