En Régions
À Pontvallain, dans le sud de la Sarthe, les habitants sont inquiets. Car depuis quatre ans, le village n'a plus de médecins généralistes. Une situation qui a poussé Béatrice Belle, pharmacienne, et d'autres citoyens à lancer une association dont l'objectif est d'ouvrir un centre de santé.
100 m2 de son officine. C'est ce que propose Béatrice Belle, pharmacienne de Pontvallain, pour espérer voir s'installer un centre de santé dans son village. "Pendant une période de transition jusqu'à cinq ans", précise-t-elle à nos confrères du Maine Libre. Membre de l'Association santé au pays de Pontvallain, Béatrice Belle vit très mal le désert médical dans lequel se trouve son village. "Mes amis, je ne veux pas les voir mourir !" a-t-elle lancé lors de la première réunion publique de l'association.
Il faut dire qu'à Pontvallain, la situation est critique : depuis presque quatre ans, il n'y a plus de médecins dans le village. "Il y a encore des généralistes dans les villes les plus proches : Mayet, Ecommoy ou Mansigné, raconte la pharmacienne à l'antenne de France Bleu Maine. Mais cela ne va pas durer car d'ici deux mois, les deux médecins de Mansigné vont partir à la retraite." Une situation qui ne va pas s'arranger avec le temps : "Un peu plus loin, nous avons environ cinq médecins qui doivent partir dans les six prochains mois". Au total, dans le Sud Sarthe, ils seraient dix médecins pour 22.000 habitants…
Face au désarroi de ses patients, Béatrice Belle et l'Association santé au pays de Pontvallain ont décidé d'agir. La pharmacienne propose de mettre l'étage supérieur de son officine à disposition pour accueillir un centre de santé, porté par l'association. Des avantages que la professionnelle de santé estime non négligeables : "Déjà, ils n'ont pas de paperasserie, ils n'ont pas d'employés, ils n'ont pas toutes ces lourdeurs administratives", assure-t-elle au micro de France Bleu Maine, vantant les mérites du salariat. "Tout est géré par l'association." Et pour les médecins qui n'auraient pas envie de s'installer, la pharmacienne a la solution : "Deux ou trois médecins peuvent faire le trajet pour venir à Pontvallain et passer une journée voire deux en vacation". Une idée qu'elle tire de son propre constat car "inutile de chercher un médecin qui viendrait s'installer parce que ça n'existe plus".
Cette semaine, le comité de pilotage du projet devrait se réunir pour avancer l'initiative au plus vite.
