Les maisons et centres de santé pluriprofessionnels peuvent servir de terrain de stage aux infirmières en pratique avancée (IPA). Pour celles qui se destinent à un exercice libéral, les MSP sont à privilégier. « Dans les faits, ce sont aux IPA ayant un projet d’exercice dans les soins primaires de chercher leur lieu de stage », rapporte Tatiana Henriot, présidente de l’Union nationale des IPA. C’est ce qui s’est passé au sein de la MSP Léonard-de-Vinci à Saint-Pol-surTernoise (Pas-de-Calais). « Nous avons reçu une demande de stage d’une IPA en formation en master 2 à Paris, raconte Laurent Turi, médecin généraliste au sein de la MSP. Comme elle habite à une vingtaine de kilomètres de notre MSP, la proximité a été un premier critère pour nous démarcher. »

« Au départ, je voulais effectuer mon stage au CHU de Lille pour acquérir une expérience hospitalière, fait savoir Audrey Bredelle, stagiaire IPA, arrivée en mars 2020 au sein de la maison de santé. Mais sachant que mon objectif était d’exercer en libéral, mes professeurs m’ont conseillé de le faire en MSP. » Elle démarche alors l’un de ses confrères de promotion, qui lui a parlé de la MSP Léonard-de-Vinci. Les objectifs pédagogiques du stage sont cadrés par une convention. « Celle-ci est faculté-dépendante et doit obligatoirement être signée afin de garantir la conformité du stage », souligne Tatiana Henriot. Néanmoins, l’organisation du stage est, elle, équipe-dépendante. « L’équipe de coordination a écouté les attentes d’Audrey ainsi que celles de la faculté, et nous avons cherché à savoir si notre fonctionnement pouvait correspondre à ses objectifs, explique Laurent Turi. Nous avons alors défini un protocole d’activité, un programme d’intégration de l’IPA au sein de la MSP et son cadre d’intervention. »
 
Avant le début du stage, l’étudiante a passé quelques jours au sein de la structure afin de s’approprier le logiciel pluriprofessionnel, le fonctionnement du secrétariat ou encore la prise de rendez-vous. Elle a aussi rencontré l’équipe médicale, l’équipe de coordination et les soignants permanents, d’abord de manière informelle lors du déjeuner, puis de façon plus structurée, notamment dans le cadre de prises en charge et de réunions de coordination.

Dans un premier temps, l’IPA et le médecin ont assuré les consultations ensemble, pour qu’Audrey Bredelle puisse se présenter aux patients et leur expliquer son rôle. Elle a ensuite acquis davantage d’autonomie. « Je prends en charge les patients chroniques stabilisés sur orientation du Dr Turi. Je travaille sur leurs dossiers médicaux, auxquels j’ai accès avec ma propre session, et je prépare le renouvellement de traitement si besoin. Néanmoins, si pendant un rendez-vous le patient me fait part d’un autre problème, je le renvoie vers le médecin. » Et d’ajouter : « J’ai de bons rapports avec les infirmières libérales de la MSP. J’ai exercé en libéral pendant onze ans, je sais ce dont elles ont besoin et elles m’appellent si nécessaire. Il m’arrive aussi de les contacter pour savoir si elles peuvent prendre en charge un patient. »

En cours de stage, l’IPA a déposé sa candidature pour intégrer la Sisa, intégration qui sera effective début octobre. Deux autres étudiantes IPA de la faculté de Rouen devraient venir en stage dans les prochains mois. « L’avantage de la MSP, c’est de pouvoir observer différents champs cliniques et les domaines de compétences des autres professionnels de santé, indique Tatiana Henriot. Cependant, les équipes doivent être motivées à accueillir les stagiaires. D’autant plus que les infirmières en pratique avancée ont déjà exercé comme infirmière, ce qui est enrichissant pour l’équipe car elles arrivent avec leur expérience, leur œil neuf et une vision globale sur ce qui peut être mis en place. Ce qui est important, c’est la volonté de travailler ensemble. »
 

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