"Nous ne pouvons plus fonctionner comme avant, car nous manquons cruellement de professionnels de santé", a lancé Yannick Neuder, ce matin, lors de l’inauguration de SantExpo à Porte de Versailles. Avant de souligner que la France compte aujourd’hui le "même nombre de médecins qu'en 1970". Face à une salle comble, et en présence de Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles et Arnaud Robinet, président de la Fédération hospitalière de France (FHF), le ministre en charge de la Santé et de l'Accès aux soins a détaillé les avancées et transformations majeures de notre système de santé intervenues ces derniers mois. Mais aussi, les chantiers à venir.  

Premier acteur au cœur des transformations, l'hôpital doit être envisagé comme "un acteur territorial à part entière avec un rôle structurant […] avec des perspectives qui dépassent largement ses murs et une dynamique globale". La priorité donc, pour Yannick Neuder, "l'accès aux soins" garant du "maintien du contrat social".  

Afin de "former mieux, plus et partout", le ministre a rappelé que 5.870 places ont été créées en institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) pour un "volume financier de 215 millions d'euros lors du projet de loi de finances 2025". Il a aussi cité la création de la "quatrième année d'internat de médecine générale pour les 3.700 docteurs juniors". Et a salué l'arrivée au Sénat en juin prochain d'une "grande étude sur les réformes de médecine générale qui s'accompagnera de la suppression du numerus apertus", afin que "la formation soit accessible dans chacun des départements". Prochaine transformation : "le système Pass/LAS avec pour objectif de le faire évoluer vers un modèle national d'accès unique pour septembre 2026", et de mettre en place des "passerelles entre médicaux et paramédicaux".   

 

"Demander peu à beaucoup de médecins"

"Nous devons unir les professionnels de santé sur leurs compétences pour soigner davantage et mieux", a précisé Yannick Neuder qui a rappelé le vote et l'adoption du Sénat le 13 mai dernier, du principe de "solidarité territoriale obligatoire" visant à imposer à tous les médecins exerçant en zones bien pourvues de se "projeter" dans les zones prioritaires, jusqu'à deux jours par mois. Afin de "demander peu à beaucoup de médecins et non beaucoup à peu de médecins", Yannick Neuder a indiqué qu'un "travail conséquent [était] en train d'être mené par les ARS en lien avec les préfets" pour identifier les besoins dans chaque territoire. "Nous souhaitons voir se répartir la charge de la responsabilité collective, particulièrement dans les zones sous-denses". Il a aussi déclaré vouloir "s'inspirer des cellules territoriales de coordination qui associent libéraux et hospitaliers dans des stratégies d'aller-vers", notamment pour les patients âgés et handicapés et en ALD. 

Afin de "faciliter l'accès à un professionnel et libérer du temps médical et faciliter la coopération interprofessionnelle et l'exercice coordonné", Yannick Neuder compte notamment "s'appuyer" sur les dernières "avancées significatives", comme la refonte du métier infirmier. "La loi va permettre de redéfinir son socle, de l'envisager par grandes missions, et de rénover sa formation et développer la pratique avancée afin de mettre en œuvre l'accès direct aux IPA et ouvrir la primo-prescription qui est entrée en vigueur", a rappelé Yannick Neuder.  

 

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