Article publié dans Concours pluripro, juin 2025
 

Un match titanesque se joue autour de la santé des patients... bien que l'intérêt médiatique est moindre que pour une finale de Ligue des champions. Dans un camp, la promotion du sport-santé, élément essentiel à la prévention des maladies chroniques et des multiples pathologies entraînées par le vieillissement. Dans le camp adverse, l'évolution d'une société gagnée par les écrans, les transports motorisés et les modes de vie inactifs. Rien ne semble illustrer mieux cette rencontre digne d'une finale du Grand Chelem que l'année 2024. Tout d'abord, une année olympique – et parisienne – où l'activité physique a été décrétée "Grande Cause nationale" par le gouvernement. Mais aussi parce que Santé publique France a révélé, en septembre 2024, des chiffres plus qu'alarmants sur le niveau de sédentarité dans la population française (voir encadré "Une France sédentarisée" ci-dessous) : seuls 3 filles et 5 garçons sur 10 âgés de 6 à 17 ans atteignent les recommandations d'activité physique. Face à de tels enjeux, les professionnels de santé de ville en général, et en particulier ceux qui travaillent dans des structures pluriprofessionnelles, pourraient se sentir aussi impuissants qu'un sprinter amateur prenant place dans les starting blocks aux côtés d'Usain Bolt... Et pourtant, ils sont nombreux à avoir décidé de prendre à bras-le-corps cet enjeu de santé publique.

"Nous avons pleinement conscience du fait que l'activité physique est un facteur promoteur pour la santé, et l'Organisation mondiale de la santé nous propose des recommandations à ce sujet : 150 à 300 minutes d'activité physique à faible intensité par semaine", explique ainsi Bastien Guelle, masseur-kinésithérapeute à Ifs (Calvados), trésorier adjoint et référent de la mission prévention au sein de la CPTS Caen Couronne. Une mission qui inclut la promotion de l'activité physique. Et, à ses yeux, la communauté professionnelle territoriale de santé entend jouer "un rôle de facilitateur, de catalyseur pour créer une alchimie permettant de développer le sport-santé".

Car c'est un sujet sur lequel les soignants ont des moyens d'agir, surtout s'ils exercent de façon coordonnée. "Pour moi, le rôle des CPTS est d'avoir une vision de santé publique, et donc de financer des projets qu'on ne pourrait pas financer autrement, avance pour sa part André Prunier, médecin du sport à Sciez (Haute-Savoie) et membre de la CPTS du Bas-Chablais. C'est vrai pour l'organisation des soins non programmés, pour les réunions sur le dépistage du cancer du sein ou la promotion du dépistage du cancer du côlon... et c'est vrai aussi pour la promotion de l'activité physique adaptée."

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