"En 2024, on ne peut plus entendre le discours rabaissant comme quoi c'est normal de souffrir quand on a ses règles", lance auprès de France Bleu, Elodie Torrès, fondatrice de l'association AIME contre l'endométriose. Il faut dire que cette maladie, encore très mal reconnue, compte en moyenne 7 ans de retard de diagnostic en France. D’où le projet d'éducation thérapeutique mis en place en décembre 2023 par la CPTS du Gâtinais-Montargois, en partenariat avec l'ARS Centre Val-de-Loire et cette association de patients. Mené avec des infirmières, gynécologues, kinésithérapeutes, diététiciennes et sophrologues, celui-ci vise à améliorer la prise en charge des malades en permettant d'obtenir un accès gratuit à des consultations chez des professionnels de santé spécialisés et formés aux problématiques de cette maladie inflammatoire très handicapante.

Elodie Torrès, également habitante de ce territoire, insiste : "Non, ce n'est pas normal [de souffrir quand on a ses règles, NDLR]. Et derrière, il faut chercher et comprendre ce qui se passe. Donc c'est très important que les professionnels de santé, et pas seulement les gynécologues, soient formés à cette maladie." Il faut dire que la jeune trentenaire connaît bien son sujet. "Cela fait 18 ans que je vis avec l'endométriose, avec toutes les conséquences et les impacts sur ma vie de femme, de maman, ma vie intime et ma vie professionnelle. Donc je suis ravie que de tels programmes voient le jour pour aider toutes les femmes, pour ne pas les laisser dans une errance et seules aussi parce que nous sommes nombreuses à en souffrir", confie-t-elle à France Bleu.
 

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Le programme, débuté le mois dernier, compte déjà huit patientes, dont Angélique Moutarde, une jeune maman de 36 ans qui a découvert il y a à peine deux ans, qu'elle était atteinte de cette maladie. Pour elle, ce projet est une avancée majeure pour les femmes touchées par l'endométriose. Conseils de la diététicienne sur les aliments anti-inflammatoires, ou de la sophrologue sur des "exercices respiratoires qui peuvent permettre d'appréhender mieux la douleur ou en tout cas la gérer autrement"…

Afin de garantir la gratuité de l'accès à ce programme, l'ARS Centre-Val de Loire a attribué un financement de 12.800 euros, ce qui devrait permettre la prise en charge de 150 femmes par an. Ouvert aux femmes de tout âge, le dispositif propose donc des consultations, mais offre aussi aux malades des ateliers collectifs ou individuels. Une dizaine de sessions sont prévues pour l'année 2024.

Pour s'inscrire, il faut contacter la CPTS Gâtinais-Montargois : secretariat@cptsgm.fr.

 

[Avec France Bleu]

 

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