Mercredi dernier, l’UFMLS diffusait l’enquête "CPTS : des investissements en milliards pour qui, pourquoi, pour quels résultats ?". L’enquête d’une vingtaine de pages, réalisée par le syndicat de médecins libéraux, connu pour être un opposant de longue date aux CPTS qu’il considère comme "une chimère qui achèvera la médecine libérale", dénonce notamment "le pognon de dingue" investi dans ces organisations territoriales.

"Bureaucratie lourde", "perte de temps", "fragmentation des responsabilités"... mais aussi mise en place d'"équipes soignantes avec les transferts et délégations de tâches, rendant captifs les médecins pour mieux les suppléer" et "capitation (…) signant la fin du paiement à l’acte, mais aussi de la liberté et de l’indépendance d’exercice car tout forfait est assorti d’objectifs et de contraintes"… Le syndicat appelle à "tirer un trait" sur ces organisations "dont le seul but est de remplacer le médecin traitant par l’équipe traitante, coordonner les soins pour mieux les forfaitiser et suradministrer notre système de santé au détriment de l’exercice libéral". 
 

Vous avez été nombreux à réagir à ce sujet. En voici quelques extraits.  

 

"Tout jeter alors que les CPTS produisent des résultats jamais atteints, c’est insupportable"

"Ça m’avait manqué cette bonne dose de mauvaise foi, de défaitisme, de contre-vérités, de faux argumentaires et ce vide abyssal de propositions. Et d’un syndicat si visionnaire, opposé aux maisons de santé libérales (adoubées par tous les jeunes), opposé à la signature de la convention (ça aurait été joyeux avec le contexte politique actuel de rester à 26,50 euros), allié d’un syndicat de spécialistes totalement hostile aux généralistes et qui a toujours bloqué l’accès à la liberté tarifaire pour eux… Que tout soit parfait dans les CPTS, loin s’en faut. Mais tout jeter alors que celles qui bossent et innovent produisent des résultats jamais atteints et impossibles à obtenir sans ce support, c’est insupportable, mais habituel. » (Mickaël R.)
 

"On pourrait décortiquer chacun des arguments évoqués tant ils sont soumis à interprétation et remplis de biais"

"Y aurait-il un biais dans les interprétations venant d'un syndicat historiquement hostile à ces nouvelles organisations ? Questionner l'efficacité est un fait, plutôt sain dans un contexte de transformation du système de santé, et dans le contexte budgétaire actuel. Tirer à boulet rouge sur un nouveau modèle d'organisation et de structuration du système de santé, en le jetant à la poubelle alors que des milliers de professionnels de santé s'en emparent et soutiennent l'intérêt de ces organisations dans leur exercice quotidien me semble déraisonnable. Peut-être eût-il été intéressant de questionner la plus-value du point de vue des actrices et acteurs impliqués dans ces organisations ? Bref on pourrait décortiquer chacun des arguments évoqués tant ils sont soumis à interprétation et remplis de biais. Sans dire que tout est tout beau tout rose dans les CPTS. Mais je ne suis que kiné..." (Sylvain F. )
 

"Quelle évaluation ?"

"Y a-t-il des études scientifiques qui évalue l’efficacité des CPTS en France ? Sur quels critères ?"  (Mickaël D.)


"Le déploiement des compétences de chaque professionnel ne pourra qu'accroître l'efficacité des CPTS"

"Il ne fait aucun doute que les CPTS soutiennent l'amélioration de l'accès aux soins. Le déploiement des compétences de chaque professionnel ne pourra qu'accroître l'efficacité de ces organisations. Ainsi, l'expérimentation de l'accès direct aux IPA au sein des CPTS rencontrera sans aucun doute un vif succès, contribuant à renforcer l'accès aux soins pour nos concitoyens." (Jean-François C.)
 

"Toujours se méfier de qui mène l’étude et les intérêts à faire cette étude"

"Article intéressant, il faudra lire en détail et les chiffres annoncés, les conclusions… Toujours se méfier des chiffres et ce que l’on fait dire… par exemple la mise en avant du nombre de CPTS par département dans le Rhône met en avant à la fois le nombre de CPTS et de facto le coût par habitant. Mais à la fois la diversité de territoire et de problématiques de celui-ci. D’un côté, la métropole et les 9 arrondissements de Lyon, de l’autre, les territoires plus ruraux et la désertification médicale ! Pourquoi ne pas mettre en avant d’autres départements et le nombre peu élevé de CPTS? Et donc le coût par habitant?  Toujours se méfier des chiffres, qui sortis de leur contexte, ne veulent pas dire grand-chose. Toujours se méfier de qui mène l’étude et les intérêts à faire cette étude." (Samuel G.)
 

"Il est trop tôt pour tirer un bilan"

"Il est trop tôt pour nos structures d'en tirer un bilan. L'accès aux soins doit se travailler avec l'ensemble des acteurs dont les patients. Cela prend du temps. La nôtre n'a qu'un an d'existence." (CPTS francilienne)


"Ce n’est pas ma CPTS" 

"Jérome Marty dans ses grandes œuvres. Je ne me retrouve pas dans cette ‘enquête’, ce n'est pas ma CPTS" (Jean-François)
 

"Convention médicale vs CPTS"

"Créer des cabinets médicaux en association, avoir des correspondants répondant au libre choix du patient, ne seront plus à l'ordre du jour dans quelques années et les financements des CPTS seront conditionnées aux objectifs fixés par les ARS et la Cnam... L'historique de l'évolution des conventions médicales depuis 1945 est un exemple de ce qui se profile avec l'évolution future des CPTS" (Pierre R.)
 

"Des sources peu significatives et peu représentatives"

"Enquête très intéressante qui montre parfaitement que le syndicat a apparemment un temps de dingue à perdre. Je pensais naïvement que les médecins soignaient ou, pour ceux qui faisaient de la recherche, réalisaient a minima des études scientifiques sérieuses ! Toute l’enquête est basée sur "les sources" UFMLS... peu significatives et peu représentatives." (Elisa M.)
 

"L’utilité des MSP et des CPTS n’est plus à prouver mais à consolider et développer"

"Enquête ou pamphlet ? Cette soi-disant enquête permet à l’UFMLS de marteler sa haine des structures permettant de financer la coopération interprofessionnelle des soignants ! L’utilité des MSP et des CPTS n’est plus à prouver mais à consolider et développer. Longue vie à une saine coopération des soignants libéraux en proximité, loin des théoriciens. L’heure est au pragmatisme et à l’attention portée aux patients qui ont des besoins de soins croissants et légitimes.

Cela ne peut se faire sans moyens. Et des moyens en effet. Il y en a grâce au combat de MG France pour des soins primaires organisés et dotés de moyens. Chaque jour, les soignants qui se sont lancés témoignent des réussites et des réalisations de ces structures qu’ils considèrent bien supérieures à leurs inconvénients. Les invectives de l’UFMLS vont à contre-courant de la réalité !" (Jean-Christophe N.)
 


"C’est plutôt une tribune d’opinion"

"Heureusement que personne ne prend au sérieux cette ‘étude’ qui est plutôt une tribune d’opinion… D’ailleurs déjà forgée de longue date, et même a priori, par un mouvement dont l’idéologie exclut d’emblée toute possibilité d’organisation de la santé ‘de ville’ sur les territoires. Et pourtant elles tournent ! Les CPTS améliorent l’accès aux soins, chacune en fonction de son état de développement bien sûr et de la difficulté du territoire où elle se trouve aussi.

Notre CPTS du Gaillacois (50.000 habitants) a permis cette année à 189 personnes de trouver un médecin traitant, notamment pour 107 patients en ALD donc prioritaires, et a répondu au téléphone à 2.128 personnes en leur permettant d’être vues ensuite en consultation par notre médecin généraliste d’astreinte volontaire, ceci grâce à ce dispositif mis en place par notre CPTS.

Il y a bien d’autres dimensions aussi aux actions des CPTS : attractivité et assistance pour l’installation des jeunes professionnels, amélioration des parcours de soins, démarche de qualité des soins, communication interprofessionnelle, prévention à destination de la population… Bref facile de critiquer quand on ne connaît pas vraiment,
mais à découvrir en vrai sur le terrain !" (Théo C.)


"Les CPTS doivent être évaluées, mais de façon précise et neutre"

"Peut-on vraiment parler d'une étude ? Tout au moins une bibliographie orientée. Soyons un peu sérieux, les CPTS doivent être évaluées, mais elles doivent l'être de façon précise et neutre." (Florence Z.)


"Laissons-leur la chance de grandir"

"La plupart des CPTS ont moins de 3 ans. Ce sont des bébés. Laissons-leur la chance de grandir." (Pierre C.)
 

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