"Evaluer pour mieux agir". C’est le postulat qui était posé dans l’intitulé d’un atelier, lors des Journées nationales des CPTS à Montpellier, début novembre, et qui visait à mettre en lumière l’apport de l’évaluation pour améliorer la gestion des soins on programmés en ville, le bénéfice de cette démarche pour la qualité et la pertinence des soins. Comme base de discussions, les retours de terrain de deux CPTS. Celui de la CPTS du Vexin francilien et de la CPTS Centre-Vendée. De quoi inspirer, même si l’expérience des uns n’est pas forcément transposable aux autres, glisse Philippe Boisnault, président de la CPTS du Vexin francilien, évoquant la "territorialité".

Vexin francilien : les SNP, un problème

Apprendre à mieux connaître la réponse aux demandes de soins non programmés (SNP) sur le territoire avant de définir des actions pour l’améliorer. C’est ce à quoi s’est employée la CPTS du Vexin francilien (64 communes, 43.000 habitants), explique Philippe Boisnault. L’équipe a ainsi mené une étude pour "quantifier l’activité" de SNP, savoir "par qui" elle était prise en charge. Ce qui a nécessité six jours de recueil non consécutifs, entre mars et avril 2022, auprès des médecins généralistes, infirmières, kinés, ostéopathes et sages-femmes. Ainsi, chaque jour, les SNP ont été comptabilisés et, à chaque fois, les 5 premiers ont été détaillés. Il a ensuite été procédé à une extrapolation à l’ensemble du territoire.

L’étude, présentée en congrès et publiée dans Santé publique, montre que si les médecins généralistes prennent largement en charge les SNP (41%), ils ne sont pas seuls : les pharmaciens (20%), infirmières (15%), kinés (5%), ostéopathes (4%), sages-femmes (4%), urgences locales (11%), aussi. L’étude invite ainsi l’équipe à "réfléchir aux SNP non pas comme un problème de généraliste, mais pluriprofessionnel", et à "une reconnaissance de ces SNP" pour tous. Autre donnée marquante : dans 85% des situations, la réponse du premier professionnel suffit. Le cas échéant (14,3%), la réorientation vient surtout des sages-femmes, ostéopathes, pharmaciens, et se fait vers l’avis spécialisé hors médecin généraliste (36%), le médecin traitant (26%), l’imagerie (21%) et les urgences de l’hôpital (9%).

Quelles sont les pistes pour améliorer cette réponse ? Il faut "informer sur le bon circuit" ; faciliter la communication entre professionnels du premier recours ; mieux orienter pour réduire le recours non régulé aux SNP à l’hôpital, les ruptures. Mais aussi, développer un outil ad hoc pour permettre au professionnel de gérer les demandes en les caractérisant (urgence, nature, délai…), de mobiliser le professionnel pertinent (qui peut décliner), de gérer le lien avec le service d’accès aux soins (SAS), d’améliorer les sorties d’hôpital... La CPTS a ainsi mis en place une appli Web et smartphone gratuite (financée par la MSA à 60% et la CPTS). En phase de test, elle sera déployée sur le territoire début 2026.

 

RETOUR HAUT DE PAGE