"CPTS exit!" Dans un post publié sur son compte LinkedIn, Jérôme Marty, président de l'UFML-S, alerte sur le danger que représente le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026. Et exhorte les médecins généralistes à quitter les CPTS : "Ils veulent nous enfermer dans le réseau France santé dont les CPTS sont le pilier, avec pour but la fin du paiement à l’acte, l’asservissement administratif, la dépendance aux GHT…". Le syndicat lance ainsi cette opération "CPTS exit !" parce qu'il "en [a] assez de l’utilisation du temps médical pour le consacrer à des tâches administratives", parce qu'il "en [a] assez de voir les financements de l’État gaver des structures qui ne soignent pas, quand dans le même temps on réduit la part du budget de l’état dans la médecine, et qu’on accroît l’impôt et le reste à charge pour les patients", parce qu'il "en [a] assez des mensonges des politiques qui disent aux citoyens et donc aux patients et à leurs enfants : 'Vous allez voir, vous pourrez vous faire soigner grâce à cette maison de santé à 30mn de chez vous !'". 

Estimant que France santé, c'est "la mainmise" des groupements hospitaliers se territoire sur la médecine libérale, "la fin du paiement à l’acte au travers de la forfaitisation et des dotations populationnelles", et qu'en "[interdisant] la pratique des honoraires complémentaires et ostracise tout un secteur d’activité, celui des médecins de Secteur 2", le réseau représente "la fin de tout espoir d’obtenir un jour le secteur 2", l'UFML-S – qui avait publié en novembre dernier une enquête à charge contre les CPTS, rapidement démontée par les acteurs de terrain – demande aux médecins de quitter ces organisations territoriales, qui "sans médecins, sont des coquilles vides" 

 

 

Cette opération n'est qu'une étape d'une plus large mobilisation mise en place par le syndicat de médecins libéraux. Une mobilisation qui dénonce ce "pays qui décide à l’Assemblée nationale et au Sénat de ne pas donner aux médecins les moyens de soigner au travers de l’objectif intenable d’un Ondam à 0,9 %". Et Jérôme Marty appelle les médecins libéraux "de tous secteurs d’activité à se lever et à se préparer à un mouvement historique dont la force doit être à la hauteur du danger que représente le PLFSS pour la médecine et les malades". 
 
 

“La somme des mono-professions"

"L’humour de répétition peut être un peu fatiguant", confie Jean-François Moreul, président de la FCPTS, contacté par Concours pluripro. Lorsque l’UFML-S nous met la pression, cela nous [les CPTS] fait nous mobiliser encore plus cela afin de montrer à quel point elles sont importantes et à quel point elles comptent”, confie le médecin généraliste. Rappelant que les pharmaciens avaient également brandi la menace d’un éventuel retrait des CPTS dès septembre, Jean-François Moreul insiste sur la proximité qu’entretient la Fédération nationale des CPTS avec les syndicats représentatifs des professionnels de santé : "Nous avons un partenariat particulièrement fort avec tous les syndicats signataires [de l’ACI]. Depuis le début, la FCPTS a vraiment le souhait de travailler avec eux, afin de permettre à toutes les professions de bien s’exprimer, d’être bien représentées et d'être considérées au maximum dans les CPTS. C’est  tout notre ADN, nous ne sommes pas une entité qui écrase tout mais bien la somme des mono-professions. Voilà ce que les CPTS s’engagent à faire et voilà ce que l’UFML-S n’a pas compris : que les CPTS pouvaient être une défense de la représentation", tranche Jean-François Moreul. Et pour appuyer ses dires, il précise que la FCPTS a justement déposé un amendement qui conteste la méthode de négociations de l’ACI-CPTS 

 


En effet, dans l’amendement déposé par le gouvernement sur le réseau France santé et une éventuelle transformation des CPTS en "communautés France santé", "une contrainte de temps sur la négociation de la convention" a été ajoutée, une mesure que la FCPTS "n’entend pas de cette oreille", précise son président : "Nous savons que si cela se passe comme ça, nos syndicats vont mal vivre la négociation, ce qui est tout à fait entendable... Si l’Etat ne respecte pas la négociation, cela apportera une fragilité sur notre route et les syndicats pourraient potentiellement être un peu évincés du dispositif CPTS et par ricochet, les professionnels libéraux seraient éventuellement invités par l’ensemble des syndicats, à ne plus y exercer... Une situation que nous ne souhaitons absolument pas", appuie Jean-François Moreul 

En réponse à l’UFML-S qui estime que "les CPTS seraient des organes d’Etat", le médecin généraliste rappelle que la FCPTS "s’est en tout premier lieu tournée vers les syndicats et non vers le Premier ministre, afin de travailler sur France santé" : "Le dispositif est en train de prendre un essor phénoménal et nous tenons à garder cette assise territoriale, cet ADN libéral du dispositif ainsi que la gouvernance par les syndicats, martèle Jean-François Moreul. Lorsqu’il y a des épiphénomènes comme celui de l’UFML-S, nous devons tenir le cap et continuer à avancer dans la bonne direction."

 

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