"Quelle mouche a piqué les auteurs du rapport sur la 4e année de médecine générale en préconisant une formation en exercice libéral exclusif à temps plein pour la réalisation de la 4e année d’internat de médecine générale, avec une rémunération à l’acte de ces médecins juniors", s’interroge la Fédération nationale des centres de santé (FNCS) dans un communiqué publié hier. Sont donc exclus de cette maquette du nouveau diplôme d’études spécialisées (DES) de médecine générale publiée le 12 juin dernier, "les centaines de maîtres de stage universitaire salariés en centres de santé, chefs de clinique, maîtres de conférences, professeurs de médecine générale, salariés qui ont investi depuis plusieurs années l’accompagnement de ces professionnels en formation", regrette sa présidente, Hélène Colombani, médecin directeur de la santé à Nanterre (Hauts-de-Seine) : "Seraient-elles ou seraient-ils moins compétents pour accompagner des "docteurs juniors" ?"
 

Lire aussi : Terrains de stage diversifiés, financement dédié, nouveaux MSU… Les centres de santé dessinent les contours de la 4e année de médecine générale
 

Rappelant que l’exercice salarié est "en progression depuis plusieurs années" – une évolution confirmée par l’Atlas de la démographie médicale 2023 publiée par l’Ordre des médecins : seuls 45 des médecins généralistes inscrits s'installent en libéral dans les treize ans qui suivent leur formation, rapporte la FNCS : "Que cela plaise à certains ou pas, l’exercice salarié, face une installation libérale, est de plus en plus attractif pour les jeunes générations de médecins" – et que le taux de burn-out chez les médecins généralistes est de 45% mais l’abandonnisme médical chez les jeunes médecins est de l’ordre de 25% (principale cause : les troubles de santé mentale), la fédération nationale questionne fortement cette "seule voie" libérale proposée par le nouveau DES de médecine générale. D’autant que plusieurs enquêtes menées auprès d’internes et de jeunes médecins révèlent un fort intérêt (82%) pour l’exercice diversifié, leur souhait de sortir du paiement à l’acte exclusif (78%) et leur appétence pour un mode de rémunération au forfait ou à la capitation (86%). Ainsi, "les propositions des auteurs du rapport vont à contre-courant des aspirations de celles et ceux dont ils veulent ‘promouvoir’ la formation", note la FNCS : "La formation des médecins a besoin de toutes les compétences, salariées comme libérales, parce que l’urgence c’est de ‘former à la médecine générale’ et non à l’exercice libéral."


Lire aussi : Stage libre, PDSA obligatoire… Quid de la quatrième année de médecine générale ?
 

Hélène Colombani rappelle ainsi la "disponibilité" des centres de santé, "prêts à accueillir des ‘médecins juniors’ de 4e année et à prendre toute leur part dans la formation de généraliste". La FNCS demande donc "une révision urgente" des propositions pour la réalisation de cette 4e année de médecine générale : garder un salariat par les facultés de médecine en réévaluant le montant et proposer une maquette de stage diversifiée permettant d’ouvrir les futurs professionnels à une diversité d’exercice.

 

RETOUR HAUT DE PAGE