Promise pour fin mars, cette maquette s’est largement fait attendre par les étudiants… Inquiètes pour les externes, les organisations représentatives et syndicats ont, à plusieurs reprises, demandé le report de la mise en place de l’allongement de l’internat, prévu pour septembre. Après une quarantaine d’entretiens avec différentes structures, associations, représentations professionnelles, les membres de la mission ont émis 25 recommandations répondant à 5 objectifs :

1. Améliorer la qualité de la formation des futurs médecins généralistes

2. Donner à la quatrième année un caractère professionnalisant à travers un statut adapté de docteur junior de médecine générale

3. Inciter les futurs praticiens, sans les contraindre, à découvrir le territoire

4. Renforcer l’encadrement de la formation en médecine générale selon un plan médecine générale pluri-annuel

5. Rendre le territoire attractif avec de vraies mesures d’accompagnement

Concrètement, le ministère ne prévoit pas de modifier la phase socle de la formation des généralistes. Les stages en gynécologie et pédiatrie seront fusionnés pour permettre aux internes de réaliser un stage libre sur six mois, en ciblant les besoins spécifiques de formation. Des éléments complémentaires de formation relatifs à la prévention, à la santé mentale, au suivi de la personne âgée… seront ajoutés.

 

"De la main d'œuvre pas chère avec des internes"

Le stage ambulatoire en soins primaires en autonomie supervisée (Saspas) ne sera pas modifié. En quatrième année, les internes de la spécialité auront deux stages de six mois – une sorte de ‘Saspas +’ - à faire "avec une incitation à rester au même endroit" entre les deux.
"Le stage libre, parlons-en. Il est déjà annoncé pour ne pas être libre puisque le ministère souhaite qu’il soit fléché en priorité en gynécologie, pédiatrie ou alors gériatrie ou psychiatrie", signale Olivia Fraigneau, présidente de l’Intersyndicale nationale des internes (Isni). C’est simple, en fait vous prenez les deux spécialités concernées par le regroupement dont on sait déjà qu'il ne va pas fonctionner et vous en faites un stage libre. Puis les deux spécialités les moins pourvues à l’ECN et vous en faites un stage libre : bref, on fait de la main d'œuvre pas chère une fois plus avec des internes", dénonce-t-elle. 


La présidente de l’Isni s’inquiète par ailleurs des conséquences sur les femmes d’un tel fonctionnement. "Ils disent que ces stages fonctionneront par semestre mais ils disent aussi que ceux qui auront pris un stage de novembre à mai seront prioritaires pour reprendre le même de mai à novembre. Sauf que ceux qui sont décalés et choisissent en mai, comme les femmes qui ont eu le malheur de faire un bébé par exemple, auront moins de choix et devront aller plus loin", pointe-t-elle.  

 

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