Si les seuls critères nationaux avaient été retenus lors du zonage de la Corse, la carte finale et les aides à l’installation ou au maintien qui en découlent aurait été bien différents. Habituellement, la méthodologie nationale repose sur l'indicateur "d'Accessibilité Potentielle localisée (APL)", calculé par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques du ministère de la Santé (Dress). Cet indicateur prend notamment en compte l'activité des médecins (nombre de consultations ou visites effectuées dans l'année), le temps durant lequel le praticien est accessible aux patients, et le nombre de soins qui leur sont nécessaires, liste Corse matin.

Mais voilà, en Corse, le ministère de la Santé a laissé une marge de manœuvre aux ARS. "L'ARS Corse, en concertation avec l'ensemble des acteurs, a fait le choix d'affiner cette méthodologie, avec l'appui de la Fédération Corse de la Coordination et l'Innovation en Santé (FCCIS) pour mieux prendre en compte les spécificités régionales ou locales et, in fine, augmenter le nombre de territoires éligibles aux aides". Résultat : la carte et les arrêtés de zonages pour les médecins et les infirmiers libéraux, publiés par l’ARS le 4 mai dernier, font de l’île dans sa globalité un désert médical. Ce qui a changé, ce sont les critères pris en compte pour établir cette carte. L’ARS Corse a ainsi pris en considération la proportion de public âgé et/ou fragile et le temps nécessaire pour avoir accès aux soins. Ces nouveaux critères font du centre de l’île et de la Plaine orientale une zone d’intervention prioritaire (ZIP), les médecins éligibles peuvent y bénéficier de toutes les aides au maintien et à l'installation. Tandis que le reste de la Corse est désignée en zone d’intervention complémentaire (ZIC), où les médecins éligibles peuvent bénéficier de toutes les aides au maintien et à l'installation, à l'exception des aides conventionnelles et des exonérations fiscales. Exclues de ce constat, les agglomérations d’Ajaccio et de Bastia font figure d’exception. L’offre de soins y est jugée satisfaisante.

L’ARS n’a pas travaillé seule. Des représentants de la profession ont également participé. "Tout comme l'Union régionale des professionnels de santé, nous avons beaucoup échangé avec l'ARS et, globalement, nous constatons qu'il y a une véritable amélioration par rapport aux zonages précédents", explique Jean Canarelli, président du conseil de l'Ordre des médecins de Corse-du-Sud, au quotidien régional Corse matin.
 

Les aides, c'est bien [...]. Mais il y a d'autres données à prendre en compte
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