"Aucun de nous n'est épargné." Yannick Neuder, député Les Républicains d'Isère, vice-président de la commission des Affaires sociales et cardiologue, était l'invité ce mercredi 10 avril d'un Café Nile sur les solutions pour rendre attractif un système de santé à bout de souffle. Le médecin du CHU de Grenoble a présenté, désabusé, un état des lieux du système de santé avec un propos liminaire mettant tout le monde d'accord : "La situation n'épargne aucun des systèmes, aucun de nous."

Un système désuet ? "J'ai découvert avec sainte horreur le PLFSS qui est un outil complètement désuet, un tableau programmatique Excel où on a un prisme uniquement financier et sans aucune vue pluriannuelle", a-t-il dénoncé. Une position plutôt approuvée par les participants du Café Nile. Yannick Neuder déplore aussi un système "schizophrène" et "insincère" : "Si vous bougez une colonne à la ville, vous prenez à l'hôpital, et si vous prenez à l'Assurance maladie, vous diminuez à la vieillesse, etc."  Il y a consensus : le système est "en train de craquer partout" témoigne le député.

D'où l'intérêt de ce Café Nile, qui a comptabilisé à cette occasion quelques 200 inscrits, un chiffre qui prouve bien l'importance du sujet, a estimé Olivier Mariotte qui animait l'événement. "On a 50 à 60 % de nos établissements publics qui sont en déficit et les prévisions pour les tarifs du privé vont faire que 70 % des urgences privées et des cliniques privées vont être déficitaires", a ajouté Yannick Neuder. "Il y a un grand risque de décrochage."

Le député a également rappelé l'enjeu du "problème numérique en santé" pour lequel il avait notamment fait voter une loi en décembre : "On va voir si le gouvernement s'en saisit" a-t-il ajouté, “car, on forme le même nombre de médecins qu'en 1970. Environ 10.000 PASS en deuxième année, alors qu'on est 15 millions d'habitants en plus et qu'il y a un vieillissement de la population", a alarmé le cardiologue.

 

"Et c'est à nous aussi député de mettre des sujets sur la table et de ne pas laisser le gouvernement nous amuser."
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