Comme le souhaitait Thomas Fatôme, les six syndicats représentatifs des médecins libéraux* se sont remis à la table des négociations. Après l’échec de la dernière tentative en février dernier, qui a mené à la mise en place du règlement arbitral, toutes les parties semblent cette fois déterminées à "co-construire les solutions dans une écoute mutuelle et respectueuse", comme l'affirme MG France.

"Ce sont de nouvelles négociations, nous ne rejouons pas le match, a déclaré le directeur général de l’Assurance maladie, à l’issue de la première séance multilatérale, hier après-midi. Nous ne revenons pas avec les mêmes propositions", rappelant que "la reprise des négociations n'est pas une obligation juridique. Nous aurions pu laisser le règlement arbitral perdurer. L’Assurance maladie a fait le choix de rouvrir les négociations car nous sommes persuadés que nous pourrons répondre aux défis du système de santé par le dialogue conventionnel.

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S’il s’est dit prêt à être "ambitieux" sur certains volets, Thomas Fatôme a également réitéré sa volonté de négocier afin de trouver un consensus sur les quatre briques thématiques : l’attractivité de la médecine libérale, la pertinence des soins, l’accès et l’organisation des soins ainsi que la refonte et la simplification des modes rémunérations. "Ce sera un accord sur tout ou un accord sur rien", a-t-il insisté, avant de préciser que le 25 janvier 2024, date à laquelle s'arrête le calendrier présenté, n’était pas "la fin de la négo. Ce n’est pas une date butoir."
 

 

"Les attentes sont élevées de part et d’autre"

"Ma perception est que nous nous sommes retrouvés dans un climat de dialogue constructif. Cela va être une négociation difficile, les attentes sont élevées de part et d’autre", a commenté Thomas Fatôme, après 3h30 de discussions avec les syndicats de médecins libéraux.

De leur côté, les syndicats de médecins semblaient satisfaits, à la sortie de cette première séance multilatérale. "Nous avons été entendus, les négos se sont déroulées dans l’écoute et avec respect. Cette fois-ci, nous avons des bases communes, pas comme la dernière fois, nous a révélé Agnès Giannotti, présidente de MG France. Nous sommes tous d’accord sur le fait qu’il faut travailler sur l’attractivité de la médecine libérale. Maintenant, reste à savoir où est-ce que nous allons atterrir, nous ne sommes pas entrés dans les détails. Chaque thématique est compliquée, il y a des décisions politiques et d’autres qui s’avèrent très techniques comme la pertinence de l’accès aux soins. Nous allons nous gratter la tête mais au moins, nous allons travailler."

S'il se dit globalement satisfait, Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF, confie être également inquiet pour la suite des négociations. "Nous sommes restés dans le cadre du document envoyé au préalable. Au travers de la lettre de cadrage du ministre et de la présentation qui a été faite, chacun a saisi les objectifs théoriques généraux, tout particulièrement l’attractivité de la médecine générale", révèle-t-il. Il craint cependant que les négociations coincent lorsque le vrai sujet sera abordé, à savoir, les moyens financiers qui permettront de faire. "Lorsque nous voyons le ministre des Finances qui fait des remontrances à la Première ministre pour des choses de quelques dizaines de millions votées à l’Assemblée, en disant que cela va aggraver le déficit, nous pouvons nous inquiéter sur ce qui sera accordé à cette convention médicale."

 

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