Bientôt la fin des notices papier des médicaments ? Une expérimentation d’un an sera lancée au "premier trimestre 2024" pour "un panel" de médicaments choisis. Ainsi, un QR code sera ajouté à certaines boîtes de médicaments vendues en pharmacie afin de parvenir à une éventuelle suppression du papier à l'avenir, ont indiqué conjointement les ministères de la Santé, de l’Industrie et de la Fonction publique à l'AFP ce vendredi. Cette expérimentation sera mise en place simultanément, mais de manière différenciée, à l'hôpital et dans les pharmacies de ville. À l'hôpital, il s’agira de supprimer les notices papier "immédiatement", "puisqu'elles ne sont pas du tout utilisées dans les pharmacies à usage intérieur", ont-ils détaillé. En revanche, dans les officines de ville, la notice papier sera toujours conservée à ce stade, mais un QR code sera ajouté sur la boîte de médicament. Celui-ci renverra vers une "information renforcée" en ligne avec "différents médias, qui pourraient être des vidéos, des fiches plus lisibles, interactives".
Lire aussi : Santé planétaire : verra-t-on une transformation des métiers de la santé ?
Parmi les médicaments ciblés figurent des molécules "grand public de type paracétamol ou ibuprofène", des "médicaments sur prescription" assez répandus comme les antibiotiques, mais également, des médicaments contre des maladies chroniques notamment le cancer.
Objectif pour le gouvernement : "évaluer l'appropriation du QR code par les patients" et, en fonction des résultats, faire "évoluer vers la suppression de la notice papier". À l’avenir, diverses "solutions" sont sur la table, dont une éventuelle "mise à disposition pour les pharmaciens de notices papier" à destination des personnes "en difficulté d'accès à l'information numérique".
Cette expérimentation de "dématérialisation" des notices, pilotée par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et la Direction générale de la santé (DGS), s’inscrit dans une stratégie plus large de "planification écologique" du système de santé pilotée notamment par les ministres Agnès Firmin Le Bodo (ministre déléguée en charge de l’Organisation territoriale et professions de santé), Roland Lescure (ministre délégué chargé de l’Industrie) et Stanislas Guérini (ministre de la Transformation et de la Fonction publique). Ces derniers annoncent d’ailleurs un "travail courant 2024" sur une nouvelle "méthodologie pour calculer l'empreinte carbone des produits de santé, en particulier des médicaments". Une méthodologie qui doit permettre de "renforcer la prise en compte de l'empreinte environnementale dans la commande publique" et "potentiellement à terme dans les mécanismes de régulation économique" des produits de santé. Des produits de santé qui représentent 54% des émissions de gaz à effets de serre (GES) du secteur de la santé, qui émet lui-même 8% des GES nationaux…
[Avec l'AFP]