"Homme capable de dialogue", "hospitalier mais à la frontière de l’ambulatoire", le nouveau ministre de la Santé est perçu comme un "réformiste puisqu’il affirme qu’un système de santé doit être régulé, y compris et surtout dans les situations d’urgence", estime Claude Leicher. Mais "a-t-il compris que l’investissement insuffisant sur les soins ambulatoires de premier recours est la cause des problèmes aux urgences et aussi la clé de toute réforme ?", questionne celui-ci. "Nous verrons aux actes!"
Le "vrai virage à prendre" est celui des hôpitaux de proximité, poursuit David Guillet, notamment pour "la gestion des urgences pour les plus fragiles et les plus précaires avec un accès aux soins non programmés pour éviter ce cheminement vers les méga-structures que sont les CHU et les CH qui vont créer de facto une saturation des urgences". Lors de sa rencontre, l’infirmier a donc insisté auprès de François Braun sur "l’importance du lien ‘ville-hôpital-ville’ car il doit être circulaire". La FCPTS compte donc "rapidement" proposer une rencontre avec le nouveau ministre et sera "vigilante pour protéger l’exercice coordonné".
Cette vigilance sera également assurée par Les Libéraux de santé : "François Braun semble être quelqu’un de bienveillant, à l’écoute, et qui connaît bien le terrain… à la fois hospitalier et libéral !, lance Sébastien Guérard, président de la Fédération nationale des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs et des Libéraux de santé. Lors nos échanges, je n’ai pas senti de logique très hospitalocentrée. Je pense qu’il est convaincu que les deux systèmes sont indissociables des autres. Encore qu’il faudra parvenir à les décloisonner…"
Des 41 propositions de son rapport, celui-ci retient "des signaux forts", notamment concernant l’appui sur les autres professions de santé. "Il n'est pas allé au bout de la mesure mais il y a des choses ambitieuses, par exemple sur l’assouplissement des protocoles de coopération ou sur la régulation des urgences par la médecine de ville. C’est une bonne chose à nos yeux." Saluant également la "clarté de la composition du cabinet du nouveau ministre de la Santé" – avec un pôle Santé et Prévention (François Braun), Solidarités et Autonomie (Jean-Christophe Combe), Personnes handicapées (Geneviève Darrieussecq) et Organisation territoriale et professions de santé (Agnès Firmin Le Bodo) – il insiste toutefois sur la nécessité de ne pas réduire la prise en charge du handicap aux seules structures.