Après plusieurs mois de négociations, la Fédération nationale des infirmiers (FNI) et le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI CFE-CGC) sont parvenus, le 4 novembre dernier, à un accord sur le niveau de rémunération des infirmières en pratique avancée (IPA). Le dispositif ouvre la voie à l’exercice libéral à temps plein de ces infirmières expérimentées, qui participent à la prise en charge globale des patients atteints de maladies chroniques en lien avec le médecin généraliste, après une formation complémentaire de deux ans (master).

L’avenant 7 à la convention infirmière crée ainsi plusieurs forfaits : l’un destiné à vérifier l’éligibilité du patient au suivi par une IPA (20 euros) et les autres étant quatre forfaits trimestriels de suivi qui peuvent être facturés au total jusqu’à 172 euros par an et par patient. À l’exception du premier contact de suivi avec le patient, les autres contacts de suivi par l’infirmière en pratique avancée libérale (Ipal) peuvent être réalisés à distance par vidéotransmission en alternance avec des rendez-vous en présentiel. « Il faudra une file active de 350 patients pour atteindre le revenu indiqué de 3 200 euros », a calculé la FNI, qui juge l’avenant « globalement équilibré avec, à la clé, des conditions de valorisation de l’activité libérale des Ipal acceptables ». Une aide de 27 000 euros sera, par ailleurs, versée sur deux ans pour soutenir le démarrage de l’activité exclusive en pratique avancée, et ce, quelle que soit la zone d’installation de l’IPA. « Il faudra cependant, pour passer d’une théorie satisfaisante à une pratique qui le soit tout autant que sur le terrain, que les médecins ne soient pas dans la défiance et que les Ipal œuvrent là où il le faut », ajoute la FNI.

Beaucoup plus critique, la jeune Union nationale des infirmiers en pratique avancée (Unipa), qui revendique 289 adhérents mais n’a pas eu sa place à la table des négociations (à défaut d’enquête de représentativité), qualifie le texte d’ « insuffisant, inadapté et décevant ».  Sa présidente, Tatiana Henriot, qui estime que les activités de gestion du cabinet et de gestion des parcours patient représentent 280 heures par an, explique son calcul : « Les infirmières libérales qui veulent devenir Ipal travailleront 62 jours en plus par an (soit 2 mois) et perdront 29 % de chiffre d’affaires (soit 24 600 euros). »

Selon les prévisions de l’Assurance maladie, une cinquantaine d’IPA devraient exercer leur activité à l’issue du premier semestre 2020. Fin 2022, elles devraient être un millier à exercer ce nouveau métier inscrit dans le plan « Ma santé 2022 », alors que 5,6 millions de patients sont concernés par les pathologies suivies par les IPA. 

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