C'est l'une des mesures phares de l'arsenal gouvernemental pour lutter contre les déserts médicaux. L'assistant médical, censé libérer du temps aux médecins, commence à se faire une place dans l'écosystème de la santé. Le cap des 6000 assistants médicaux embauchés vient ainsi d'être franchi, annonce en grande pompe la Caisse nationale de l'Assurance maladie. C'est 1000 de plus que fin novembre. "Cette montée en charge actuelle permet d’être en phase avec la trajectoire des 10 000 assistants médicaux à fin 2024", souligne le directeur général de l'Uncam, Thomas Fatôme, dans un communiqué diffusé à la presse ce lundi 22 janvier.  

Cette "dynamique positive montre que les assistants médicaux", créés en 2019, sont devenus "un atout majeur pour les médecins", "de plus en plus nombreux à adopter ce dispositif subventionné par l’Assurance maladie", se réjouit la Cnam. L'Assurance maladie offre en effet une aide financière aux médecins qui souhaitent embaucher un assistant médical. Elle correspond au financement du salaire de ce dernier (à mi-temps ou à temps plein), "avec un montant qui se situe entre 18 000 euros et 36 000 euros la première année et entre 10 500 et 21 000 euros à partir de la troisième année", chiffre la Caisse. 

Cette aide est conditionnée à l'atteinte d'objectifs de prise en charge de patients supplémentaire. Toutefois, rassure la Cnam, ils "restent stables dans le temps et ne sont pas réévalués. Une fois ces objectifs atteints, le médecin doit simplement les maintenir dans le temps". Cette aide est en outre renouvelable "à l'échéance du contrat de cinq ans signé avec la CPAM".  

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Plusieurs mesures d'assouplissement et de simplification ont été récemment apportées dans le règlement arbitral. Ainsi, depuis le mois de mai, l'aide à l'embauche est octroyée à tout médecin libéral, quelle que soit sa spécialité, exerçant en secteur 1 ou en secteur 2, "avec engagements de modérations tarifaires" (médecins adhérents à l’Optam – Optam-CO), précise la Cnam. Les conditions d'exercice de manière regroupée ont également été supprimées pour ouvrir le dispositif à un plus grand nombre de médecins. Tout comme la condition d'exercice en zone d'intervention prioritaire (ZIP) pour l'embauche d'un équivalent temps plein. 

Plusieurs autres outils visant à aider les médecins libéraux à recruter ont été déployés, détaille la Cnam, à l'instar d'un simulateur en ligne pour visualiser les montants de l'aide et les objectifs selon le profil.  

Mais les syndicats représentatifs et l'Assurance maladie ont émis le vœu d'aller plus loin dans le cadre des négociations conventionnelles en cours. "On veut que les médecins [recrutent] davantage d'assistants médicaux. Un assistant médical auprès d'un médecin généraliste [lui permet de prendre] 10% de patients en plus" sans "travailler plus", a déclaré Thomas Fatôme, au micro de France Inter. L'assistant médical, "ça marche", a-t-il poursuivi. "La convention médicale est aussi un moyen de se dire comment on va plus loin avec les médecins généralistes et les spécialistes." 

La Cnam indique que depuis le lancement du dispositif en 2019, 60% des contrats ont été signés par des médecins exerçant en zones sous-denses. La majorité des contrats signés concernent des médecins généralistes (75% contre 25% pour les spécialistes).

 

[Article initialement publié sur Egora.fr]
 

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