Article publié dans Concours pluripro, avril 2023

L'alerte avait initialement été déclenchée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui, dès le début des années 2000, pointait l'inadaptation croissante des systèmes de soin dans les pays développés. Tout ou presque y était organisé pour prendre en charge des situations aiguës (principalement infectieuses ou cardiovasculaires) dans la vague des progrès scientifiques et techniques ininterrompus des décennies 60, 70 et 80 du XXe siècle.

 

Les maladies et les patients ont changé…

Mais ces Trente Glorieuses touchaient à leur fin, et l'OMS décelait les prémices d'une bascule épidémiologique où les affections chroniques en "comorbidités" allaient supplanter les épisodes aigus. En conséquence, les professionnels étaient appelés à s'adapter pour assumer les suivis prolongés de patients "chroniques", impliquant les interventions de compétences variées et coordonnées à leur chevet et le plus durablement en ambulatoire. Le vieillissement général des populations des pays développés faisant de ces maladies chroniques le poste principal des dépenses de santé à soutenir jusqu'aux années 2050, pour le moins…

Tout ceci appelait de lourds changements structurels qui allaient nécessiter du temps, y compris dans des pays où les intervenants sont réactifs, les administrations agiles et les pesanteurs historiques moindres. Dans ces conditions, la France était sensiblement handicapée par rapport aux pays scandinaves, à l'Australie ou à l'Amérique du Nord, notamment (et aussi en comparaison des Néerlandais, des Danois ou des Suisses). Et dans tous ces pays, au fil des vingt dernières années, les capacités d'hospitalisation classique avaient été sensiblement réduites au bénéfice d'une adaptation à l'ambulatoire.

 

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