Une "mauvaise surprise". Dans une lettre ouverte adressée à Yannick Neuder, la Fédération nationale des centres de santé et l'Union syndicale des professionnels des centres de santé (qui remplace l'USMCS) regrettent que ces structures salariées n'aient pas été citées, dans les "récentes déclarations" du ministre en charge de la Santé et de l'Accès aux soins, "comme lieux d’accueil" des futurs docteurs juniors médecins généralistes. Et espèrent qu'il s'agit là "seulement d'un oubli", assurent Hélène Colombani, présidente de la FNCS, et Marine Combourg et Frédéric Villebrun, coprésidents de USPCS 

Ils rappellent que cette quatrième année de DES de médecine générale vise à "renforcer le cursus de médecin généraliste et de favoriser l'exercice de la médecine générale traitante et/ou de premier recours, en libéral mais aussi dans les centres de santé médicaux ou polyvalents qui sont plus de 900 centres en France". Un chiffre "en constante augmentation ces dernières années", ajoutent-ils.  

 
Le cadre d'exercice des centres répond parfaitement "aux attentes d’une proportion croissante des jeunes professionnels de santé, et notamment de médecins généralistes", avec notamment un exercice salarié, coordonné, en équipe de soins pluridisciplinaire, et un engagement territorial et populationnel, au service de tous et notamment des plus vulnérables, dans un cadre limitant la charge administrative des professionnels de santé. "De plus, les centres de santé municipaux, départementaux, régionaux, associatifs, hospitaliers, universitaires ou participatifs communautaires sont un véritable trait d'union entre les politiques de santé territoriales et une offre de soins cohérente" et témoignent "d’un partenariat solide" avec les élus locaux, qui va bien au-delà des simples aspects logistiques, assurent-ils. 

"Incompréhensible"

Fustigeant le fait que les centres de soins non programmés, "dont l'objet s'éloigne de la médecine générale traitante" soient, quant à eux, envisagés comme lieux de formation accessibles aux docteurs juniors, le communiqué commun publié hier soir estime qu'il est "impensable" que les centres de santé "qui remplissent pleinement les missions de la médecine générale traitante", ne le soient pas. Et "il serait tout aussi incompréhensible de priver les docteurs juniors et la communauté professionnelle des nombreux maîtres de stage universitaire exerçant en centres de santé". 


Ne pas accueillir des docteurs juniors dans les centres de santé serait "incompréhensible" et "une erreur stratégique" qui renverrait "indubitablement" vers "un exercice plus éloigné des soins primaires les futurs professionnels souhaitant un mode d'exercice salarié", insistent-ils. Et comme les populations accueillies en centre de santé sont reconnues plus vulnérables et en besoin de soins plus important, cela aggraverait encore les inégalités sociales et géographiques de santé, "déjà très marquées en France". 

La FNCS et l'USPCS souhaitent aussi "un examen attentif" de la rémunération des docteurs juniors. Car "la rémunération à l'acte n'est plus l'unique modèle de rémunération des médecins généralistes traitants et elle ne répond pas aux attentes de l'ensemble des futurs médecins généralistes", précisent-ils. Leurs instances sont d'ailleurs prêtes à discuter, avec le comité de suivi et les syndicats représentatifs des internes, des modalités de rémunération des docteurs juniors qui feront le choix d'un stage en centre de santé. "Ces conditions ne seront ni moins-disantes, ni moins exigeantes que celles offertes par la médecine libérale, à l'image des conditions de travail des médecins de ces structures", assurent-ils, se disant prêts à accueillir dès novembre 2026 et "dans de bonnes conditions", ces docteurs juniors. 

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