Sa visite a duré un peu plus d'une heure. Une heure pendant laquelle Yannick Neuder a déambulé dans les couloirs de la MSP Cœur de Ville (Châtillon), s'arrêtant ici dans un cabinet de médecin généraliste, là dans l'espace rééducation des kinés, tout en échangeant avec l'équipe de santé (3 médecins généralistes et 7 kinés) sur les conditions d'accueil des étudiants en stage. Lors de ce premier déplacement en maison de santé en Ile-de-France, le ministre a également détaillé, dans les grandes lignes, sa vision de la 4e année de médecine générale qui doit être déployée à compter de novembre 2026. 

 

Ce matin, Yannick #Neuder a rencontré les #médecins, #kinés et #internes de la MSP Coeur de Ville pour parler de l’accueil de l’étudiant en stage, et surtout de la 4e année de médecine générale. Le ministre a annoncé la sortie des décrets concernant les docteurs juniors pour "mars/avril".

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— Concours pluripro (@concourspluripro.bsky.social) 27 janvier 2025 à 16:56


Si cette année de docteur junior ambulatoire doit permettre, précise le ministre en charge de la Santé et de l'Accès aux soins, de "peaufiner ses connaissances", de "se former continuellement", "d'apporter du soin à la population du fait qu'ils seront directement opérationnels", et d'être "le tremplin vers une installation en libéral", Yannick Neuder a assuré que les décrets menant à son déploiement seraient publiés "en mars/avril". Une "bonne nouvelle" pour Mathilde, interne au sein de la MSP, car plusieurs questions restent encore en suspens : "Y aura-t-il assez de MSU ? Et suffisamment de lieux de stage ambulatoire ? envisage-t-on une revalorisation de la rémunération si le docteur junior s'installe dans un lieu très isolé ? en cas de manque de lieu de stage en ville, devra-t-il se rabattre sur l'hôpital ?..." Le ministre s'est voulu rassurant, insistant sur la "multiplicité des terrains de stage" qu'il souhaite voir se développer : urbains, ruraux, Outre-mer, montagne… 


Et pour y parvenir, le soutien des élus locaux est primordial, a-t-il ajouté, notamment pour avoir des mesures "cousues main" pour accompagner ces docteurs juniors en matière de logement, de transports, d'écoles et de crèches, d'accès sportifs et culturels. Et si les décrets sont publiés "au printemps", "ça laisse le temps aux collectivités locales de mettre tout ça en place", estime le ministre. Car cette année doit être une manière pour les docteurs juniors de "mieux s'insérer dans les territoires… dans la vraie vie quoi !" 

Concernant la répartition de cette 4e année de médecine générale en deux semestres, Yannick Neuder a réaffirmé la possibilité de réaliser les deux semestres dans le même lieu de stage car "ce serait stupide de faire sortir les gens s'ils se sentent bien". Et cette année, "on n'est pas obligé de la centrer uniquement sur un aspect médical, a poursuivi le ministre. Mais on peut voir aussi comment ce médecin potentiel va être en interface avec les municipalités et les autres professionnels de santé, comment il va s'emparer des problématiques financières, juridiques, de secrétariat, mais aussi des relations avec les CPAM… Il y aura toute une dimension socioprofessionnelle et non uniquement le focus santé." 

Interrogé sur la difficulté d'avoir des locaux pour accueillir ces docteurs juniors, Yannick Neuder souhaite remettre en place les visites à domicile afin de libérer le cabinet et faire de l'aller-vers. Et ce "roulement" de médecins au sein du cabinet, "ce serait l'occasion de franchir le dernier kilomètre", à condition "que ce soit valorisé" assure-t-il. D'autant que cela "coûtera toujours moins cher que l'hospitalisation". Ce qui réjouit Valérie Saunal, médecin généraliste et MSU au sein de la MSP car cela fait écho au projet de santé de la MSP Cœur de Ville qui s'angle sur le maintien à domicile. "Nous remettre en ville dans le domicile des patients, c'est super ! Aujourd'hui on laisse un peu tomber la ville parce que ça prend du temps mais si on a quelqu'un sur place qui vous fait les consultations pendant que vous faites de l'aller-vers, c'est une bonne chose… À condition évidemment d’être correctement rémunéré pour !" Pour autant, la médecin estime "sincèrement" que "pour les internes, [elle n'est] pas sûre que ce soit très intéressant. Parce que d'un point de vue financier, ils gagneront davantage s'ils sont remplaçants… sauf si la rémunération par rétrocession est conséquente. Et nous en tant que MSU, il va aussi se poser la question de comment on va se positionner par rapport à cette histoire de rétrocession"

La rémunération du docteur junior étant composée d'une part fixe et variable, le ministre a glissé que si "ce dernier partage à la permanence des soins sur le territoire, ça peut aussi être mis dans la balance et valorisé. C'est tout à fait normal". En tout cas, "les freins ne viendront pas du ministère et de l'Etat", a martelé le ministre qui veut "restaurer le lien de confiance vis-à-vis des internes qui finalement ne sont pas contre [cette mesure, NDLR] mais ne voyant pas les décrets arriver, sont dans le flou…"  




Crédits : Concours pluripro

 

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