Seuls 56% des Européens sont satisfaits de leur système de santé alors qu'ils étaient 74% en 2020, juste avant la pandémie. La Belgique se positionne en tête avec un taux de satisfaction de 85%, loin devant la Hongrie qui ferme la marche avec 28%. C'est ce que révèle une enquête réalisée par le laboratoire allemand Stada* en février et mars dernier dans 23 pays, auprès de 46.033 personnes*. La France, pour sa part, se place dans la partie haute du tableau, avec 69% des personnes satisfaites, un rang qui contraste avec les critiques qui prévalent habituellement dans l’hexagone sur le système de santé. Car une enquête réalisée par l’Institut Montaigne fin 2023 avait révélé que 58% des Français considéraient que le système de santé fonctionnait mal.

Parmi les principaux motifs d’insatisfaction à l’échelle européenne : la difficulté d’avoir un rendez-vous médical, le fait de connaître une personne qui n'a pas pu recevoir des soins adéquats ou encore, le manque de personnels dans les hôpitaux. Mais contrairement à la France, où la pénurie de médicaments est un sujet de préoccupation majeure, la mise à disposition des médicaments constitue un motif de satisfaction en Belgique, aux Pays-Bas et en Suisse. Un contraste qui devrait interpeller les responsables politiques français.

IA : 64% craignent une utilisation abusive

Globalement, l’insatisfaction vis-à-vis de leur système de santé respectif cohabite avec une confiance accrue dans la médecine et les professionnels de santé, un constat que l’on retrouve également dans les résultats de l’enquête de l’Institut Montaigne. Un contraste qui démontre que les sources du mécontentement résident davantage dans le pilotage des politiques de santé que dans la qualité des soins ou la compétence des professionnels de santé.


Crédit : www.stada.com

Parmi les autres enseignements de l'étude, on note une adhésion accrue aux outils numériques. Ainsi, les prescriptions électroniques sont appréciées en République tchèque (78%) où elles sont obligatoires depuis 2018, ainsi qu’en Finlande (77%). Les dossiers patients numérisés sont aussi accueillis favorablement par 54% des Européens. La Bulgarie (59%) et le Portugal (58%) souhaiteraient pour leur part davantage de consultations virtuelles avec des médecins ou des pharmaciens, révèle l'enquête.

La plupart des Européens interrogés considèrent également l’intelligence artificielle (IA) comme un outil globalement positif, même si 64 % s'inquiètent d'une éventuelle utilisation abusive. Ces inquiétudes portent en particulier sur la sécurité des données, le risque de perte d’interactions humaines, un sentiment particulièrement fort en Angleterre et en Irlande. À ce sujet, les Européens expriment très clairement le souhait que l’IA n’ait qu’un rôle complémentaire et ne se substitue en aucun cas à la relation personnelle avec un professionnel de santé.

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