Les troubles dépressifs et anxieux représentent près de 13% des consultations chez le médecin généraliste. "Une grande part de généralistes prennent en charge un patient par semaine pour un trouble dépressif", a ainsi précisé Stéphanie Schramm, responsable du département des maladies chroniques à la Cnam, lors d’un atelier au CMGF, le 23 mars. "Sujet majeur" en soins primaires, la santé mentale a représenté 23,3 milliards de dépenses de l’Assurance maladie en 2020.

En parallèle du dispositif Ecout’Emoi et de la mesure 31 du Ségur de la santé visant à renforcer en psychologues les maisons et centres de santé, le dispositif "Mon Parcours psy" a permis, depuis son lancement en avril 2022, de prendre en charge 103 635 patients (ils étaient 7 249 en avril 2022). Le dispositif comprend aujourd'hui 34 155 médecins adresseurs, dont 92% de médecins généralistes – en moyenne, un médecin a orienté 3,1 patients –, plus de 2 200 psychologues partenaires – en moyenne, un psychologue a reçu 48 patients et près de la moitié ont reçu plus de 35 patients –, et 438 000 séances ont été réalisées. 71% des patients qui ont eu recours à ce dispositif sont des femmes et 11% des patients orientés bénéficient de la complémentaire santé solidaire. "Sur le parcours des patients, 79% ont eu recours à au moins 1 séance de suivi. Un patient réalise 4,2 séances en moyenne et 1 286 patients ont réalisé des séances à distance", poursuit Stéphanie Schramm.

Pour participer au dispositif, le psychologue doit être inscrit au répertoire Adeli, disposer d’une expérience professionnelle en psychologie clinique ou en psychopathologie de 3 ans minimum et attester d’un parcours consolidé en psychologie clinique ou en psychopathologie. Il peut exercer en libéral ou être salarié en structures ou avoir en activité mixte.

"Mon parcours psy" propose une offre de première ligne pour toute la population à partir de 3 ans. Il permet un accès aux soins en santé mentale "plus large et plus équitable, notamment pour ceux dont le coût des séances d’accompagnement psychologique était un frein", mais également un parcours de soins mieux construit, grâce au partenariat renforcé entre psychologues et médecins, précise Stéphanie Schramm, ajoutant que le dispositif aide à déstigmatiser le sujet de la santé mentale, de la dépression et des troubles anxieux : "On ouvre une porte qui n’était pas poussée par certains patients."

Première étape : le médecin reçoit et évalue l’état de santé du patient. Si celui-ci présente des troubles psychiques d’intensité légère à modérée, il peut proposer un accompagnement par un psychologue conventionné et oriente le patient vers le dispositif "Mon parcours psy". Le médecin doit remettre au patient un courrier d’adressage nécessaire au remboursement et un courrier d’accompagnement précisant les éléments cliniques. À la fin de l’accompagnement, le psychologue adresse au médecin un compte-rendu de fin de prise en charge. En cas de non-amélioration des symptômes, le psychologue et un psychiatre se concertent pour envisager la suite de la prise en charge.

Quelles sont les perspectives à moyen ou long terme ? Au-delà de la réflexion d’une prise en charge graduée – notamment l’intégration de psychologues dans le parcours de santé pour des troubles plus sévères –, la Cnam réfléchit à l’élargissement des intervenants, notamment les sages-femmes et les IPA en santé mentale. "On a aujourd’hui clairet des demandes en ce sens, précise Stéphanie Schramm. Il faut qu’on y réfléchisse mais on ne va pas le faire tout seul. Ce sera une réflexion à avoir avec les professionnels de santé et le ministère."

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