Une nouvelle organisation qui "rapprochera les différentes voies d'accès [aux études de santé] et diminuera la diversité des modes d'organisation des parcours", le tout pour garantir une "meilleure lisibilité et une plus grande équité", espèrent les ministres. Lundi matin,  Stéphanie Rist, ministre de la Santé, et Philippe Baptiste, ministre de l'Enseignement supérieur, ont publié un communiqué de presse commun annonçant le "lancement d'une concertation commune" autour de l'accès aux études de santé. "Les deux ministères travailleront en étroite collaboration avec l'ensemble des parties prenantes", à savoir : universités, établissements de santé, associations étudiantes et parlementaires. Avec comme objectif commun de "construire un modèle unique de première année d'accès aux études de santé", précise le communiqué. 

Depuis 2020, la réforme qui avait mis un terme à la Paces (Première année commune aux études de santé) et au numérus clausus, avait "permis de réduire les redoublements et d'apporter une diversification des profils des étudiants" mais aussi d'augmenter le nombre de places offertes de 25% depuis 2017, relève le communiqué. Ladite réforme a créé des LAS (Licences d'accès santé) en parallèle de la première année de médecine, rénovée et rebaptisée PASS (parcours d'accès spécifique santé), détaille l'AFP. Ces LAS permettent aux étudiants de candidater au bout de un, deux ou trois ans à la deuxième année de médecine (ou pharmacie, odontologie, maïeutique), tout en étudiant simultanément une majeure différente (biologie, droit, psychologie, économie…). De quoi permettre aux étudiants d'avoir une autre corde à leur arc, en cas d'échec. Mais la "complexité" du dispositif Pass-LAS, serait "un obstacle pour les étudiants". 

Du côté des association étudiantes et des doyens en médecine, "cette concertation était indispensable et attendue", confortant "dans l'idée qu'on peut atteindre un modèle plus égalitaire". Bien que certains s'inquiètent du calendrier et invitent à mettre en place la future réforme "sans précipitation". 

En parallèle, le Sénat semble avoir devancé les "propositions" des ministres, en adoptant hier soir une proposition de loi allant dans le même sens. Largement adoptée, cette loi prévoit la refonte du dispositif Pass-LAS en une voie unique d'accès au 1er septembre 2027, avec, en  première année, "une majorité d'enseignements relevant du domaine de la santé". Mais aussi l'expérimentation de l'admission directe d'étudiants en premier cycle de pharmacie via Parcoursup pour remédier aux places vacantes dans cette filière. Il fixe par ailleurs un objectif de "territorialisation" des études en troisième cycle : deux tiers des internes devront effectuer ce troisième cycle dans la région où ils ont validé leur deuxième cycle, dans une logique de "fidélisation" à leur territoire, pour lutter contre les déserts médicaux. 
 
"Nous partageons le même objectif" que le gouvernement, "ce serait dommage de perdre du temps", a lancé Corinne Imbert (LR), auteure de la proposition de loi, à l'attention des ministres, les appelant à se saisir de son texte dans la suite de son parcours parlementaire. Une initiative "bienvenue", a jugé Stéphanie Rist, sans pour autant s'engager sur la suite à donner à cette réforme qui dépendra du "calendrier parlementaire". 
 

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