L’URPS kiné Île-de-France a publié en août 2023 un rapport pour questionner la possibilité d’une pratique avancée pour les kinés. Quelles sont les méthodes que vous avez utilisées ? 

Nous avons passé fin 2022 une convention avec l’ARS Île-de-France, et nous avons travaillé durant toute l’année 2023 sur une preuve de concept. C’est-à-dire que nous avons cherché à déterminer, d’un point de vue théorique, s’il y a un intérêt à développer un nouveau modèle d’exercice dans lequel un kiné pourrait mobiliser des compétences médicales qui ne font pas partie de sa formation initiale.  

Nous avons travaillé avec une équipe de l’Inserm et toute la rigueur méthodologique que cela implique. Nous avons d’abord réalisé une revue de la littérature de tous les modèles qui existent à l’étranger, que nous avons présentée à des établissements de soins et des fédérations partenaires pour réfléchir à la pertinence de développer ces nouveaux modes d’exercice. 

Avec quel type de structure avez-vous travaillé ? 

Cinq structures ont été incluses : deux centres de rééducation, un service d’urgence, un service de pneumologie et une CPTS. Nous avons conduit avec eux des entretiens semi-dirigés sous forme de focus-group incluant des kinés, des médecins, des représentants de l’administration, etc. L’objectif était de déterminer pour quels besoins, pour quels types de patients et pour quelles compétences ce type de kinésithérapie pourrait être une réponse. 

Quels ont été les résultats ? 

Le retour des équipes a été unanime : toutes ont estimé avoir des besoins justifiant de donner de nouveaux rôles aux kinés. La question, maintenant, est de savoir si ces besoins appellent simplement des transferts locaux de compétences, avec de nouveaux protocoles de coopération, ou s’il s’agit de besoins et de parcours transposables sur de nombreux établissements… ce qui justifierait une formation et un titre spécifiques.  

Comment allez-vous trancher entre ces deux options ? 

L’objectif, en 2024, est de mettre en place des protocoles locaux pour tester de nouveaux parcours dans la pratique clinique. Nous mettrons en place des études observationnelles pour voir en quoi cela améliore les résultats pour le patient, et comment les parcours peuvent être transposés dans d’autres établissements et d’autres régions.  

 

Nous nous attendions à une certaine résistance de la part des médecins, mais ça s’est plutôt bien passé

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