Alors que le congrès des audioprothésistes s’ouvre ce jeudi au Palais des congrès de Paris, la perspective d’un futur Ordre national des audioprothésistes semble se concrétiser. Une création largement appuyée par les présidents des 7 Ordres de professionnels de santé, le Conseil national professionnel des ORL ainsi que la Fédération des étudiants en audioprothèse qui, dans un communiqué commun en septembre dernier, estiment que ce serait "une réponse nécessaire et adaptée pour juguler la multiplication des fraudes à l’Assurance maladie induite par la solvabilisation du secteur et contribuer à la qualité des prestations fournies aux personnes malentendantes". Le 18 février dernier, une proposition de loi transpartisane, déposée par le député François Gernigon (Horizons et indépendants), assure qu’il "s’inscrit naturellement dans le processus de professionnalisation et de responsabilisation qui touche les professions de la santé".
Contacté par Concours pluripro, Brice Jantzem, président du Syndicat des audioprothésistes (SDA), qui a incité à la proposition de loi avec le Collège national d’audioprothèse (CNA), assure que "la profession a atteint un certain niveau de volume et de maturité... Ce n'est pas la principale raison, mais c'est une condition qui rentre en compte pour la création d'un Ordre".
Cette idée de constituer un Ordre des audioprothésistes ne date pas d'hier. "Beaucoup avaient déjà pensé à un Ordre il y a 20, voire 30 ans. Lorsque nos prédécesseurs ont créé la profession en 1967, nous l'avons pleinement pensée avec un professionnel de santé, inscrit au Code de la santé publique, qui s'adresse aux personnes ayant un déficit auditif, poursuit Brice Jantzem. Cependant la convention que nous avons l'Assurance maladie est une convention de distributeur de produits et donc, d'établissements et non une convention d’actes de professionnels." En effet, la dernière convention nationale signée en juillet 2022, désigne les audioprothésistes comme "les entreprises en audioprothèse".