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Depuis le début de l'année, l'URPS médecins libéraux Auvergne-Rhône-Alpes et des équipes de l'Inserm ont développé un partenariat peu commun : un laboratoire participatif qui associe médecins et chercheurs afin d'améliorer les pratiques cliniques au service du patient.
Un partenariat entre chercheurs de l'Inserm et médecins libéraux. Un nouveau laboratoire s'adresse à tous les médecins libéraux de la région Auvergne-Rhône-Alpes intéressés par des sujets de recherche. Et derrière ce beau projet qui veut faire progresser la recherche scientifique tout en mutualisant le savoir et les pratiques des médecins sur le terrain, Jean-François Costemale-Lacoste, psychiatre et membre de l'URPS médecins libéraux Auvergne-Rhône-Alpes, qui assure que "le laboratoire est pour l'instant constitué de presque 300 médecins libéraux de toute la région."
"À la base, je suis chercheur en neurosciences à l'hôpital et j'ai travaillé pendant quelques années à Paris", confie Jean-François Costemale-Lacoste, à l'origine de ce partenariat. Il observe que les chercheurs rencontrent de grosses difficultés pour recruter des patients, et qu'environ 50% des programmes hospitaliers de recherche clinique (PHRC) ne sont pas menés à bout par manque de recrutement et de puissance statistique. "Dans mon service, nous avions une recherche qui patinait un peu, et je me suis dit, pourquoi ne pas se rapprocher des libéraux ? Les patients que nous recherchons sont dans le monde libéral." On lui répond que cela va être particulièrement compliqué, que "les libéraux n'ont pas le temps". Un fait que ne contredit absolument pas le psychiatre : "De plus, ce ne sont pas des partenaires habituels de l'hôpital, encore moins des CHU..."
Mais petit à petit, Jean-François Costemale-Lacoste arrive dans l’univers du libéral. Il réalise alors que les recherches ne "s'intéressent pas suffisamment au terrain du libéral, où l'on reçoit pourtant la plupart des patients en ambulatoire". En parallèle, il découvre l'existence de "Seintinelles", un laboratoire participatif spécialisé en cancérologie, reliant citoyens et chercheurs académiques, et co-créée par l'Institut Curie et Guillemette Jacob à la suite de son cancer du sein. "La fondatrice a remarqué que les recherches ne s'intéressaient pas suffisamment au vécu des patientes. Depuis, il y a eu pas mal de recherches sur le sujet et Seintinelles est désormais assez connue en cancérologie." Aujourd'hui, la plateforme a été déclinée pour les types de cancer.
Tombé dans le libéral, il déménage de Paris à Lyon, et intègre l'URPS médecins libéraux Auvergne-Rhône-Alpes. "Je me suis dit que ce serait vraiment bien de créer quelque chose pour allier les équipes de l'Inserm et les médecins libéraux, afin de s'intéresser au terrain médical, à la pratique quotidienne des médecins", dévoile Jean-François Costemale-Lacoste.
