À la suite de la publication du rapport sur la 4ᵉ année d’internat en médecine générale le 12 juin dernier, l’UCMSF a souhaité attirer l’attention du ministère sur la préconisation de faire de cette 4ᵉ année, une année de consolidation professionnalisante pour "que les étudiants se projettent dans leur futur exercice, majoritairement en milieu ambulatoire selon un exercice libéral". Pour l’organisation syndicale, cette année supplémentaire aurait pu contribuer à former de jeunes médecins généralistes au salariat. Cependant, le gouvernement a fait le "choix d’utiliser les jeunes médecins aux seules fins de pallier la pénurie des soins curatifs" et donc d’entretenir une "politique de santé court-termiste".

 

Le problème de la rémunération

L’UCMSF évoque la rémunération des futurs internes fondée en partie sur un intéressement à l'acte (20-30 %), ce qui "écarte les modes d'exercice salariés de la médecine générale qui portent la santé publique et des missions de prévention et d'accès aux soins pour tous", précise l'organisation syndicale composée de l'USMCS, le Snamspen, le Snmpmi, le Smisp et le Snpma*. Selon la maquette nationale du nouveau diplôme d’études spécialisées (DES), les internes pourraient toucher une rémunération allant jusqu’à 4 500 euros par mois. Ce qui pousse L’UCMSF à s'interroger : "Comment expliquer cette rémunération très supérieure à celle des autres internes en spécialité de 4ᵉ année ? Comment la justifier au regard de la grille salariale actuelle des médecins salariés non hospitaliers du secteur public qui débutent leur carrière au ministère de l’Education nationale ou dans les collectivités locales avec un salaire de 2500 € à 3 000 € par mois, à peine supérieur à celui des internes ?".

Pour l’UCMSF, si les préconisations du rapport sont retenues en tant que telles, "le choix du seul mode d’exercice libéral pour les internes de 4ᵉ année de médecine générale, privera finalement les facultés et les départements de médecine générale de ressources notables en matière de lieux de stage que représentent les centres de santé, les services de protection maternelle et infantile, les services de santé scolaire, les centres de santé sexuelle, les centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic...". De plus, ce choix d’imposer l’exercice libéral comme seule option aux internes de médecine générale va "à l’encontre" du "souhait manifeste" de "nombreux" médecins aujourd’hui. Pour preuve, le syndicat cite l'Atlas de la démographie médicale 2023 de l’Ordre des médecins qui précise que 55 % des médecins généralistes inscrits à l'Ordre n'ont pas un exercice libéral régulier treize ans après leur inscription à l'Ordre.

 

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