"Une parole unie pour la kinésithérapie !" Dans une vidéo commune publiée sur le réseau social LinkedIn hier, les trois présidents des syndicats de kinés ont décidé de parler d'une seule voix parce que "ce qui se joue est d'une gravité exceptionnelle". En effet, "à 10 jours" de leur entrée en vigueur, les revalorisations des actes de kinésithérapie ont été interrompues, "victimes d'un mécanisme incompréhensible et injuste", dénonce ainsi François Randazzo, président du syndicat Alizé. "En raison d'un dérapage des dépenses d'Assurance maladie, la loi suspend toutes les revalorisations professions concernées", détaille Guillaume Rall, président du SNMKR. Ce qui "sanctionne" les professions de santé.

 

Estimant que "ce ne sont pas les dépenses de kinésithérapie qui font exploser les compteurs de l'Assurance maladie", Sébastien Guérard, président du FFMKR, insiste : "Ce n'est pas à la profession de payer les erreurs de gestion budgétaire des pouvoirs publics". Ce que complète François Randazzo : "C'est une injustice que nous dénonçons."

Un espace de liberté tarifaire

Les trois syndicats lancent ainsi "dès aujourd'hui", un appel pour une mobilisation "forte" des kinés le 1er juillet prochain afin de "faire entendre [leur] voix"… Et appellent également les autres professionnels conventionnels [médecins et chirurgiens-dentistes, NDLR] à les rejoindre, "car au-delà des kinésithérapeutes, c'est l'ensemble du lien entre l'Assurance maladie, les professionnels de santé et les patients qui est menacé", assure Sébastien Guérard. Refusant d'être "une variable d'ajustement budgétaire", les trois syndicats ont également décidé de suspendre "l'ensemble des travaux conventionnels au niveau national, régional, départemental et interprofessionnel".

Tout en assurant que l'accès direct généralisé au kiné "permettrait de généraliser des économies substantielles tout en améliorant l'accès aux soins : moins de prescriptions inutiles, moins de médication…", la FFMKR, le SNMKR et le syndicat Alizé demandent l'ouverture de négociations afin de fixer l'entrée en vigueur des revalorisations au mois de juillet comme initialement prévu. "La loi le permet, ne pas le faire serait un choix politique incompréhensible." Et demandent la création "d'un espace de liberté tarifaire avec des dépassements d'honoraires encadrés" afin de compenser la perte de pouvoir d'achat des kinés "depuis plus de 10 ans".

 

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