Le ministère de la Santé et le Gouvernement misent gros sur les IPA, tant pour pallier le manque de médecins que pour les décharger d’une partie de leurs tâches. Le ministère s’était par ailleurs fixé pour objectif d’atteindre 3 000 IPA formées ou en formation d’ici à 2022 et à terme, de 6 000 à 18 000 en exercice. Cependant selon une enquête de l’Unipa publiée en mai 2023, l’Hexagone compte 1650 IPA en exercice, et 1467 sont actuellement en plus en cours de formation (782 M1 Et 685 M2), un chiffre bien loin du compte. L’institution parle d’une "mise en œuvre laborieuse" qui témoigne des difficultés à faire évoluer le système de santé français, encore marqué par l’exercice isolé et la rémunération à l’acte. Pour expliquer cet insuccès, le rapport met en lumière différents obstacles rencontrés par les IPA, notamment au niveau du manque de clarté concernant leurs missions. "Les textes qui définissent les prérogatives des IPA ne mentionnent ni les missions, ni les fonctions qu’ils sont appelés à assumer et qui pourtant, sont présentées comme la justification essentielle de ce nouveau statut", précise le document.

 

Mieux définir les missions pour mieux intégrer les IPA

"Nous sommes globalement satisfaits du rapport de la Cour des comptes", indique Emmanuel Hardy, le président de l’union nationale des infirmiers de pratique avancée (Unipa). "Il recense toutes les problématiques et toutes les solutions que nous faisons remonter depuis maintenant plus de 2 ans, que cela soit sur les freins économiques, sur l’harmonisation de la formation. Il faut mieux définir les missions des IPA en milieu hospitalier, afin de mieux les intégrer." L’Unipa se montre en revanche réticente sur deux points : l’ouverture à l’apprentissage et la validation des acquis de l’expérience (VAE). "Nous ne comprenons pas où ils veulent aller. Ils ne définissent pas ce qu’est l’apprentissage. Concernant la VAE, nous disons oui mais jusqu’où ?". Pour Emmanuel Hardy, valider quelques unités d’enseignements (UE) semble effectivement normal, mais valider entièrement une première année non. Il s’agit pourtant d’une des deux recommandations émises par la Cour des comptes à la fin de son rapport.

Le président rappelle également qu’un frein existe au niveau de l’accès à la formation. Cette dernière "coûte très cher. De plus, les coûts de formation sont variables, au même titre que les aides de l’ARS, qui changent d’une région à l’autre. Cela peut aller du simple au quadruple. Souvent, plus la zone compte de professionnels de santé et moins l’aide de l’ARS sera élevée." 

 

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