"Consulter à la maison de santé, c'est mettre la santé mentale au même niveau que les autres [prises en charge]". Depuis mai 2022, la MSP de Kervignac (Morbihan) expérimente des dispositifs avancés en santé mentale (DASM) qui prévoient de délocaliser des consultations de l'établissement publique de santé mentale (EPSM) Sud Bretagne du Centre hospitalier Charcot, vers une structure d'exercice coordonnée libérale. Si la maison de santé était, dans un premier temps, la seule structure intéressée par le projet - qui sera prochainement déployé dans une trentaine d'autres structures -, un centre de santé s’est également positionné.
"Il y a beau y avoir des centres délocalisés de l'EPSM et des antennes un peu partout, pour autant, beaucoup de patients ont peur d'être suivis en psychiatrie. D'autant que l'image de l'ESPM Charcot peut parfois être stigmatisante", explique Carole Gereys, diététicienne, co-coordinatrice de la MSP de Kervignac, formatrice relais Pacte MSP et CPTS, et vice-présidente de la CPTS De Rade à Ria. Pour aider les patients à faire ce premier pas, une IPA de l'EPSM se déplace une fois par semaine à la maison de santé de Kervignac, "un lieu non-stigmatisé", et s’installe dans l'un des cabinets médicaux - libérés pour l’occasion. Un choix qui a toute son importance : "À la maison de santé, l'idée est de se dire, je vais voir quelqu'un pour ma santé mentale comme je vais voir mon médecin, une infirmière ou mon kiné… C’est donc mettre la santé mentale au même niveau", précise celle qui est également présidente de la fédération régionale Essort.
Une fois la consultation terminée, l'IPA rédige un rapport qu'elle dépose dans le logiciel d'information partagé de la maison de santé. "L’idée n'est pas que la personne soit suivie à long terme à la maison de santé, précise sa co-coordinatrice. On voit les patients au maximum trois fois dans ce cadre. Ça ne veut pas dire qu'après, on les laisse tomber. Suivant leur problématique, ils seront aiguillés vers un endroit ou un autre."