Née de la fusion des fédérations régionales de Midi-Pyrénées (Résomip) et du Languedoc-Roussillon (Résod’OC), « la fédération Réso Occitanie a un an d’existence sous sa forme actuelle », se félicite Béatrice Le Nir, sa présidente. Deux entités créées à l’origine à la demande de l’ARS Occitanie qui souhaitait n’avoir qu’un seul interlocuteur à la tête des réseaux de santé régionaux pour travailler sur des objectifs communs et des modes de fonctionnement harmonisés. « À la suite de la fusion des deux régions, nous avons travaillé ensemble pendant deux ans. Et avons appris à nous connaître pour anticiper notre regroupement qui a finalement eu lieu le 1er janvier 2019 sous la forme du Réso Occitanie », précise Béatrice Le Nir… bien que la fusion n’ait pas été évidente car les modèles de réseaux varient d’une région à l’autre.

Un rôle d'accompagnement

Aujourd’hui, Réso Occitanie fédère la quarantaine de réseaux de la région (territoriaux et régionaux), les huit plateformes territoriales d’appui (PTA), les unions régionales des professionnels de santé (URPS) et la Fédération Occitanie Roussillon des maisons de santé (Forms), fédération régionale d’AVECsanté. « Nous nous sommes ouverts à l’ensemble des acteurs de la coordination, fait remarquer Boris Duponchel, secrétaire général de Réso Occitanie. Nous prévoyons aussi d’élargir notre gouvernance à l’hospitalier, pour être encore au plus près du terrain pour la coordination du parcours de santé des patients. »

La fédération s’organise autour des deux antennes territoriales – à Toulouse et Montpellier – dans lesquelles les adhérents, assistés par des chargés de mission, peuvent se retrouver pour travailler ensemble. « Nous nous positionnons en accompagnement de nos membres pour leur permettre d’évoluer en fonction de l’objectif à atteindre, selon les orientations de la puissance publique et des ARS », rapporte Boris Duponchel. « Nous ne décidons pas des projets que souhaitent déployer nos adhérents mais nous les aidons à se coordonner et à s’harmoniser au niveau de leurs pratiques », précise Béatrice Le Nir. Réso Occitanie a d’ailleurs un rôle de veille par rapport à la loi et à l’évolution du secteur, facilité par son adhésion à l’Union nationale des réseaux de santé (UNR Santé) et à la Fédération nationale des dispositifs de ressources et d’appui à la coordination des parcours de santé (Facs).

Des réflexions au travers de Copil

Plusieurs comités de pilotage (Copil) regroupant les membres du bureau et du conseil d’administration, les chargés de mission et les adhérents mènent cette réflexion à l’accompagnement de la prise en compte des orientations de la puissance publique. Un Copil « parcours de santé » s’est penché, par exemple, l’année dernière sur les PTA et les dispositifs d’appui à la coordination (DAC) et a envisagé leur place dans le territoire de santé. « Les chargés de mission de Réso Occitanie ont assisté les réseaux de soins palliatifs et de gérontologie lors de la mise en place de la plateforme territoriale d’appui et de coordination des Pyrénées-Orientales (66), indique Caroline Thery, infirmière au sein de la plateforme d’appui. La juriste de Réso a répondu à nos interrogations sur la faisabilité de la fusion. Et nous avons également reçu un soutien sur des fonctions supports comme la communication. » La fédération a également organisé des réunions entre des PTA en cours de labellisation pour que les intervenants puissent échanger et s’entraider. « Nous avons été aidés dans l’accompagnement, la mise en relation et la création de liens entre nous », ajoute l’infirmière.

Des Copil ont également porté sur les systèmes d’information, la communication et la formation. « L’une des actions de la fédération est de proposer une offre de formation aux salariés de nos structures adhérentes, notamment pour les référents qualité et les directeurs de réseau », fait savoir Béatrice Le Nir. Réso Occitanie a ainsi développé une offre de service permettant aux réseaux qui ne détiennent pas les agréments pour l’organisation de formations dans le cadre du développement professionnel continu (DPC) de le faire au travers de la fédération. « Si un réseau souhaite former une infirmière ou un médecin, nous assurons la logistique, l’organisation administrative et la validation des programmes sur le data dock », ajoute-t-elle.

Une harmonisation des pratiques

Réso Occitanie possède, par ailleurs, une réelle fonction de support et d’harmonisation des pratiques organisationnelles concernant notamment les rapports budgétaires et les plans comptables des réseaux. « Nous travaillons sur ce sujet à la demande de l’ARS Occitanie qui a souhaité plus de lisibilité sur les retours budgétaires », souligne Béatrice Le Nir. « Notre soutien administratif permet aux réseaux, notamment ceux qui ont des petites équipes, de se consacrer à leur coeur de métier et de ne pas perdre d’énergie sur ces questions », poursuit Boris Duponchel.

La fédération veille à ce que le travail entre les réseaux permette une interprétation des directives adaptée au territoire de chacun afin que la prise en charge des patients réponde à leurs besoins tout en gardant une cohérence d’ensemble. « Nous veillons à ce que la prise en charge soit identique et que les professionnels n’offrent pas de réponse différente en fonction de l’endroit où ils se situent afin de garantir à tous les patients un égal accès aux soins », insiste Béatrice Le Nir.

Vers une coordination renforcée

La loi de modernisation de notre système de santé de 2016 a créé les plateformes territoriales d’appui (PTA) qui remplissent des fonctions d’appui aux professionnels de santé pour la coordination des parcours complexes. Dans certaines régions, comme en Occitanie, les PTA sont portées par les réseaux. La nouvelle loi d’organisation et de transformation de notre système de santé de juillet 2019 a rajouté un échelon, avec les dispositifs d’appui à la coordination (DAC). Si les PTA ont une vocation sanitaire et se veulent un guichet unique d’interrogation sur les parcours pour les professionnels du territoire, les DAC, eux, englobent les PTA avec, en sus, les fonctions des réseaux, à savoir l’accompagnement des parcours. L’aspect « coordination » est donc renforcé.

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