Cette grève, le 14 février, sera une première pour les médecins généralistes de la MSP de l’Escaillon à Martigues. Interrogés par La Provence, les six praticiens de la structure confirment "l’arrêt complet des consultations et de la permanence médicale", ralliant le mouvement de protestation lancé par Médecins pour demain et soutenu par le Conseil de l’Ordre.

La source de tension première est la demande de revalorisation de la consultation, qui s’est soldée, la semaine dernière par la proposition de l’Assurance maladie d’augmenter le tarif à 26,50 €. "C’est une provocation, une revalorisation misérable", s’insurge Gérard Eddi, médecin généraliste à la MSP. "On est pas des mendiants. Ça fait 13 ans que l’on n’a pas été augmenté", rappelle-t-il. Selon lui "La coupe est pleine, on est maltraités". Il exprime des craintes pour l’avenir de la médecine libérale et pense que "la crise de la vocation" va s’aggraver. Il pointe en outre "le spectre du déconventionnement".

Autre pierre d’achoppement : la PPL Rist et l’accès direct. Pour Gérard Eddi : "C’est une attaque frontale. On élargit la porte d’entrée de la première ligne mais on déstabilise tout le système de santé ! On nous dit qu’ils pourront traiter les pathologies bénignes, mais où se situe le bénin, qui mieux que nous pour le définir ? Ce n’est plus de la médecine mais seulement de l’accès aux soins. Il faut répondre aux besoin de la population, pas seulement à la demande. Avec cette loi on va perdre en qualité. On risque d’ajouter à la désorganisation."

Le médecin se dit pourtant favorable à la délégation de tâches "mais pas à un transfert sans contrôle, sans diagnostic préalable". Cette grève, explique-t-il, "c’est pour défendre une médecine de qualité pour tous".

[Avec La Provence]

 

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