"En vingt ans, nous avons vu une baisse de 40% du nombre de médecins généralistes, sans parler des spécialistes", rappelle le Dr Frédéric Urlacher, président de l’association qui porte le projet de la maison de santé du Piémont d’Oloron-Sainte-Marie, dans les pages de Sud-Ouest. La structure devrait avoir un rôle d’attractivité pour la communauté de communes du Haut Béarn (CCHB). À terme, le bâtiment de 1 500 m2 devrait réunir 16 professionnels de santé, dont 10 médecins généralistes, pour un loyer mensuel de "500 à 600 euros" chacun.

Mais le projet a pris beaucoup de retard, notamment pour des problèmes de subvention.

Sud-Ouest revient sur le plan de financement pour la construction de la MSP voté le 26 janvier qui s'élève à 4,26 millions d’euros : la CCHB prend en charge 2,76 millions d’euros tandis que le FNDAT, la Région, le conseil départemental, la DETR et l’Europe financent le reste.

Mais les professionnels de santé ne sont "plus en accord avec le montage financier proposé". Les membres du bureau ont listé de nouvelles exigences dans un courrier adressé au CCHB courant novembre 2022 : ils demandent notamment la prise en charge des loyers des locaux vacants, ainsi qu’une baisse du loyer qu’ils jugent "trop élevé", "supérieur à celui supporté par les professionnels de santé de la maison de santé d’Arudy" voisine. Pour eux, dans la situation actuelle, le projet n’est "plus soutenable économiquement".

"Aucune envie de débattre"

La CCBH a répondu que le niveau de loyer "ne dépend en rien d’une prétendue mauvaise volonté, mais bien d’éléments conjoncturels sur lesquels nous n’avons pas la main" et son président a rappelé que le temps de maturation avant mise en service de la MSP, soit deux à trois ans, laisse aux professionnels de santé "le temps pour anticiper cette échéance" et "remplir les locaux pour le moment vacants", actuellement au nombre de six.

Lors du conseil communal du 26 janvier, l’élue oloronaise Anne Saouter a ajouté qu'"on a proposé aux médecins d’imaginer d’autres modalités, sans remettre en question le projet de santé ni le besoin d’espace pour se regrouper ou mener des actions de prévention. On leur a demandé s’ils pouvaient revoir les superficies. Il n’y a eu aucune envie de débattre (…)".

Un autre conseiller communautaire Daniel Lacrampe, a pris le parti des praticiens : "Leur combat n’est pas pour leur situation personnelle (…) mais pour les jeunes médecins que le prox du loyer pourrait rebuter, les incitant à s’installer ailleurs".

 

[Avec Sud-Ouest]

 

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