"Quand on déshabille des bébés, on ne peut pas avoir une salle à 19°C" : les soignants craignent le coup de froid

"Au début je n’ai pas bien lu le courrier envoyé par EDF fin novembre… Mais quand j’ai compris que le KWh du tarif jaune allait passer, au 1^er janvier prochain, de 14 centimes à 58 centimes pendant les heures pleines, j’ai eu du mal à le croire !", raconte Raymond Malbosc, médecin généraliste à la MSP de Gardouch (Haute-Garonne). Et pour celui-ci, qui s’occupe de l’exploitation de cette structure de 700m² regroupant une trentaine de professionnels – médecins, kinés, orthophonistes, psychologues, psychomotriciens, sages-femmes, dentistes… –, le calcul est clair : l'augmentation sera de 311 % sur la facture de 2023… et de 600% depuis 2019. "On entend qu’il faut faire des efforts pour réduire les consommations, notamment durant les heures pleines… mais un dentiste ne va pas arracher des dents la nuit ! L’activité de notre maison de santé, c’est précisément 77% en heures pleines et on ne pourra pas faire autrement… " 

Le cabinet dentaire comprend des fauteuils et des appareils de radiologie énergivores, l’orthopédiste fabrique des semelles avec une imprimante 3D et a donc de gros besoins, tout comme les appareils d’échographie des sages-femmes. "Quand on déshabille des nouveau-nés ou qu’on examine les futures mamans, on ne peut pas avoir une salle qui n’est chauffée qu’à 19 degrés", précise Raymond Malbosc. Le bâtiment a néanmoins la chance d’être équipé d’une gestion thermique centralisée, installée dès son ouverture en 2014. "Cet outil permet d’optimiser notre installation, en gérant la ventilation et le chauffage de manière précise et individuelle. On s’en servait jusqu’ici pour des questions de confort, mais aujourd’hui, elle nous permet de suivre la consommation au jour le jour, heure par heure". La nuit, la maison de santé ne chauffe qu’à 16 degrés.