Entretien
Au sein de l'écosystème territorial, le directeur de santé est en charge notamment des politiques de santé. Quel est son rôle ? Comment intervient-il ? Hélène Colombani, directrice de la Santé à Nanterre, décrit la conjugaison entre la sphère médicale et administrative.
Article publié dans Concours pluripro, septembre 2025
Vous êtes, depuis trois ans, directrice des politiques de santé de la ville de Nanterre. Quelles sont vos missions ?
Je suis directrice de la santé de la ville de Nanterre depuis 1996, et mon poste a évolué il y a trois ans, en effet. Que fait le directeur de la santé ? Il développe la politique de santé locale en fonction des choix des élus. La santé, c'est une approche globale, liée à différents déterminants de santé, comme les enjeux environnementaux, le logement... Comme on retrouve tous ces éléments dans la ville, l'idée est de créer la transversalité avec les autres politiques publiques pour améliorer le bien-être et la santé des habitants. On fait régulièrement, par exemple, des diagnostics de quartier pour déterminer les priorités de santé. Notre contrat local de santé (CLS) est en pleine révision, et la version rénovée devra être signée d'ici à la fin de l'année. On a un Atelier santé ville lié aux quartiers prioritaires de la ville, ainsi qu'un contrat local de santé mentale (CLSM).
Quel est généralement le profil du directeur de la santé ?
Il est recruté par le maire de la ville et c'est souvent un professionnel de santé. Ce sont très souvent des médecins généralistes mais on retrouve également des médecins de santé publique, des gérontologues... À Nanterre, on joue beaucoup sur le binôme médecin-administratif, et la gouvernance est assurée par une direction santé médicale et un directeur administratif.
Que permet cette double gouvernance ?
Cela permet un regard plus territorial mais aussi de travailler en responsabilité populationnelle pour développer l'offre de soins et de prévention. Cela permet aussi de créer des partenariats locaux. Par exemple, on a construit des liens avec l'hôpital de Nanterre, avec les différentes associations du territoire... On a mis en place une charte Villes et Territoires sans perturbateurs endocriniens, signée en 2018. Et on a travaillé pour mettre en place des actions pour la rendre opérationnelle avec notamment une politique interne pour la ville...
Un changement politique peut-il fragiliser le poste de directeur de la santé ?
Tout changement de gouvernance a un impact sur les postes de direction, et un changement politique encore plus ! La gouvernance, ce sont les élus, et notre rôle est de décliner les projets de manière opérationnelle. Évidemment, l'objectif est que cela se passe en bonne intelligence !
