Article publié dans Concours pluripro, juin 2025
En 2023-2024, 313 centres de santé étaient gérés par des collectivités, que ce soit des communes, des communautés de communes, des établissements publics de coopération intercommunale (Epci) ou des départements, estime l'Observatoire des centres de santé. "Certains sont également dirigés par des groupements d'intérêt public (GIP), donc indirectement par les régions", explique Éric May, membre du bureau de la Fédération nationale des centres de santé (FNCS) et de l'Union syndicale des professionnels des centres de santé (USPCS). C'est le cas en Centre-Val de Loire où le GIP Pro Santé, créé en 2020, porte 20 centres de santé ; ou en Occitanie où le GIP Ma santé, Ma Région, créé en 2022, en gère 24 ; en Auvergne-Rhône-Alpes, qui débute actuellement avec 1 centre ; ou encore 1 centre de santé dirigé par un GIP créé à l'initiative de la commune de Vierzon (Cher)...
Finalement, donc, 359 centres de santé sont gérés par un GIP ou une collectivité. "Entre 2016 et 2024, leur nombre a été multiplié par trois, ajoute le médecin généraliste, directeur de la Santé de la ville de Malakoff (Île-de-France). La dynamique est réelle et elle s'explique assez simplement : la nécessité, pour les collectivités, de répondre aux besoins en soins de la population confrontée à une désertification médicale croissante." Car "tous les élus de terrain ont arrêté de dire, ou de penser, que la santé était une prérogative de l'État, soutient Frédéric Chéreau, maire de Douai (Nord) et vice-président de l'Association des maires de France. Ils ont fini d'attendre le grand soir et prennent la situation en main en acceptant de couvrir les frais, pour répondre aux besoins de la population."