Article publié dans Concours pluripro, mai 2025
D’abord, parlons chiffres. Combien de CPTS couvrent aujourd’hui le territoire ? Y a-t-il encore des zones blanches ?
Pour être honnête, on a du mal à avoir ces données de façon fine et actualisée. Mais les chiffres tournent globalement autour de 690 contrats ACI-CPTS signés et 130 projets (24 CPTS en émergence, 90 avec une lettre d’intention validée, 16 ayant un projet validé). Ce qui représente près de 55 millions d’habitants couverts par une CPTS, soit 81 % du territoire national.
Pour ce qui est des zones blanches, on a beaucoup parlé de Mayotte et de la Corse, mais j’avoue humblement que le Maine-et-Loire figure en bonne place également. Nous avons des rendez-vous prévus avec les équipes, notamment au sujet de projets de CPTS. Aujourd’hui, on compte déjà une CPTS à Mayotte et une autre en Corse, ainsi que de nouveaux projets en cours dans les deux îles.
Quel est le rôle de la FCPTS dans la création de ces projets ?
La fédération nationale n’a pas d’engagement conventionnel, mais elle assume un engagement moral, et un souhait d’être au service de ces équipes. Certains territoires nous sollicitent peu parce qu’ils sont déjà bien structurés et accompagnés, notamment par l’ARS. Mais dans d’autres territoires, les CPTS font appel à la FCPTS pour les accompagner au moins au moment du lancement, avec notamment des interrogations très pratico-pratiques. On joue ce rôle-là car on est engagé vis-à-vis de nos adhérents. Mais on ne fait pas de l’accompagnement de bout en bout, comme le proposent des fédérations régionales, parce que nous n’avons ni les moyens ni les ressources. D’autant que dans certaines régions, comme la Nouvelle-Aquitaine ou l’Occitanie, des acteurs sont déjà bien identifiés. Ils ont du personnel qui peut accompagner les CPTS à monter leurs projets, qui leur donne la méthodologie, leur explique à quel moment embaucher le coordinateur...
Ce ne serait pas le rôle de vos fédérations régionales ?
De plus en plus de régions s’organisent autour de structures, dont les appellations diffèrent. Si la FCPTS contractualise avec ces organisations, elle se différencie du mouvement AVECsanté, qui se positionne comme la fédération des fédérations. Nous, on veut rester la Fédération des CPTS. En revanche, on constate que les CPTS veulent souvent se structurer à l’échelle du département ou de la région. C’est souvent parti des URPS, qui ont créé des inter URPS à partir desquelles il y a eu l’accompagnement des CPTS puis une forme de représentation, de structuration, de retour d’expérience...
Mais dans d’autres départements ou régions, les CPTS qui n’ont pas bénéficié de cette organisation ont quand même ressenti le besoin d’échanger entre elles ou le ressentent de plus en plus. Notamment pour répondre à des organisations départementales comme le service d’accès aux soins (SAS) ou à un partenaire comme un CHU qui a une zone d’influence qui couvre plusieurs CPTS, mais aussi pour parler aux dispositifs d’appui à la coordination (DAC), à l’ARS, sur comment elles vivent les dialogues de gestion, par exemple.
Mais toutes les CPTS ne sont pas encore à ce stade de réflexion. La CPTS est quand même un objet influençant la politique de santé de son territoire. Et elle ne souhaite pas qu’on crée une strate de plus qui risquerait de lui confisquer ce rôle dans la politique locale... La FCPTS n’est pas l’instigateur de cette idée d’inter CPTS. On a plutôt tendance à suivre les projets, à les accompagner si besoin, sans être particulièrement proactif. On est membre de certaines inter CPTS... C’est une évolution naturelle.