Article publié dans Concours pluripro, décembre 2022

Nées de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) de 2009, les agences régionales de santé (ARS) ont pour principales missions le pilotage de la politique de santé publique en région (veille, promotion en santé, anticipation et préparation des crises sanitaires) et la régulation de l’offre de santé au sens large (recherche de la meilleure répartition possible de l’offre de soins et maîtrise des moyens). Directrice générale de l’ARS Île-de-France depuis août 2021 et ancienne directrice du Budget (2017-2021), Amélie Verdier avait à coeur de partager son expérience sur la question des "territoires, espaces de décisions en santé". "J’ai fait ce choix de passer de Bercy à la Santé parce que je pense que c’est l’une des politiques publiques avec le plus d’enjeux sur la période actuelle, explique celle qui est revenue sur l’historique de la conception des politiques de santé. Dans notre pays très centralisé, il y a eu une prise de conscience dès 1958 d’une nécessité de passer d’une conception administrative du territoire à la définition de territoire de santé, pensé à l’époque autour de l’hôpital. Le terme de territoire prend d’ailleurs de plus en plus d’importance, ne serait-ce que dans le choix d’avoir au sein du gouvernement une ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé". Et de pointer que la politique de santé est plus déconcentrée que d’autres politiques publiques.

 

Les spécificités de l’Île-de-France

L’Île-de-France, territoire compact, est composée d’une population ayant une espérance de vie élevée et en relativement bonne santé… mais avec des inégalités extrêmement fortes. La population est plus jeune que dans les autres régions, mais le taux de mortalité infantile est le plus élevé de France métropolitaine (allant de 0,31 % dans les Hauts-de-Seine à 0,55 % en Seine-Saint-Denis). Les spécialistes sont nettement plus nombreux qu’ailleurs, mais le territoire compte, en proportion, moins de médecins généralistes, de sages-femmes et d’infirmières que les autres régions. Enfin, l’exposition à la pollution est très forte en Île-de-France, avec des effets délétères sur les affections respiratoires. "Être DG de l’ARS Île-de-France n’est donc pas tout à fait le même métier que d’être DG de l’ARS Corse, a commenté Amélie Verdier. À chacun son plan régional de santé, lié à la spécificité du territoire." Pour cela, l’ARS travaille avec ses partenaires : la Cnam, les Ordres et fédérations d’offreurs de soins, le conseil régional et les autres collectivités territoriales…

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