"La lutte contre les déserts médicaux, contre la pénurie de soignants sera l’une des priorités du gouvernement", a assuré Michel Barnier ce mardi, lors de sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale. Et pour lutter contre les inégalités d'accès aux soins, le Premier ministre a promis mardi la création d'un programme d'engagement "volontaire" pour les internes en médecine afin qu'ils partent temporairement exercer dans des déserts médicaux, avec le soutien des pouvoirs publics. "Nous allons travailler avec tous ceux qui le voudront à ce que j'appellerai un programme nouveau, un 'programme Hippocrate' par lequel les internes, français et étrangers, s'engageraient volontairement, pour une période donnée et grâce à l'accompagnement de l'Etat et des collectivités, à exercer dans les territoires qui manquent le plus de médecins", a-t-il déclaré. "Le temps est révolu où l'on avait la crainte de former trop de médecins. Nous allons amplifier l'effort engagé", a-t-il poursuivi. Ainsi, "15 000 postes d’internes" seront ouverts en 2025 contre 8 500 cette année.  

Michel Barnier assure que pour "accélérer l'accès aux soins", une loi visant les infirmières "ira plus loin dans la reconnaissance de leur expertise et de leurs compétences et leur donnera un rôle élargi dans la prise en charge des patients". Attendue depuis plus d'un an par cette profession, une proposition de loi sur le sujet - portée par une députée de la majorité - devait être présentée au Parlement au printemps, avant d'être mise à l'arrêt par la dissolution. 

 


Il veut aussi aller "plus loin" vers l'extension des compétences des "pharmaciens et des kinésithérapeutes". Ce que salue la FFMKR dans un communiqué : "Le Premier ministre a pris conscience de l’intérêt de s’appuyer sur les 100.000 kinésithérapeutes de France pour agir concrètement en faveur de la santé des Français", avant de citer les mesures de la proposition de loi transpartisane sur la kinésithérapie qui représente, à ses yeux, "le vecteur législatif idéal pour améliorer concrètement l’accès aux soins"

De plus, a poursuivi Michel Barnier, "nous allons déployer plus rapidement les assistants médicaux, les bus de santé, les regroupements de professionnels de santé" et davantage nous appuyer "sur les nouvelles technologies, la télémédecine, la télésurveillance" et l'intelligence artificielle. Le gouvernement projette encore de faire appel aux "médecins retraités, en leur permettant de reprendre du service avec un cumul favorable entre rémunération et retraite", et de "s'attaquer à la simplification et à la suppression" de la "paperasse", qui complique le travail des professionnels. 

Le Premier ministre a enfin promis "d'investir" dans la "prévention" notamment "des comportements à risque, l'intensification des dépistages, le développement du sport-santé", rappelant enfin sa volonté de faire de la santé mentale la "grande cause nationale" 2025. 

[Avec l'AFP] 

RETOUR HAUT DE PAGE