"On souhaiterait des échanges constructifs autour des enjeux clés des centres de santé"
(Hélène Colombani, présidente de la FNCS)
"Nous voyons dans cette nomination l'occasion de reprendre enfin le dialogue, car ces derniers temps, il était impossible de communiquer et de se projeter. On souhaiterait des échanges constructifs, principalement autour des enjeux clés des centres de santé, mais aussi sur l'accès aux soins primaires, le travail en équipe coordonnée et pluriprofessionnelle et sur la prévention, la santé mentale... en mettant toujours le patient au centre des discussions. On espère que ce nouveau ministère pourra nous apporter des réponses à ces questions qui sont cruciales, et peut-être discuter ensemble du modèle économique des centres de santé. L'année prochaine, la FNCS sera dans le renouvellement des cinq ans de la convention des centres de santé, et nous attendons une feuille de route sur tous ces aspects-là !"
"On sait la fragilité de ce poste et de ce gouvernement"
(Pascal Gendry, médecin généraliste et co-président d’AVECsanté)
"On a un ministre, et c'est déjà bien car là, au moins, on a un interlocuteur. Mais on sait aussi la fragilité de ce poste et de ce gouvernement. Pour modifier, corriger, et travailler sur la crise du monde de la santé, qui est là depuis de nombreuses années, il faut de la continuité et de la stabilité. Avec cette fragilité, on peut se poser beaucoup de questions sur les possibilités de changement qu'aura ce gouvernement. Il faut continuer à renforcer et accélérer la structuration des soins primaires, notamment par l'émergence de maisons de santé et d'équipes qui tiennent la route. Il faut aussi continuer à alimenter le Plan 4.000 maisons de santé et sans doute le relancer, car, avec ses tergiversations gouvernementales, ce plan a été un peu oublié ou mis en stand-by."
"Nous avons besoin de son expérience pour préparer l’avenir"
(Marion Bru, présidente de la Fédération nationale des dispositifs de ressources et d'appui à la coordination en santé)
"Nous avons enfin un ministre. Et nous sommes ravis d’avoir madame Darrieussecq à ce poste et comme interlocutrice. Elle possède une bonne connaissance du local et du national ainsi qu’une expérience dans de nombreux domaines, aussi bien sur le terrain en tant que médecin, qu’en politique de par ses nombreux mandats. Nous avons besoin de son expérience pour préparer l’avenir et pour répondre aux défis actuels du système de santé qui comporte de nombreux enjeux majeurs.”
"Elle ne peut pas faire l’impasse sur les CPTS et les nouvelles organisations coordonnées"
(David Guillet, infirmier libéral et président de la FCPTS)
"La nouvelle ministre arrive à l’avenue Duquesne avec une double casquette hospitalier-libéral qui devrait être un avantage. Donc elle doit être capable de faire le lien, surtout avec un ministère qui se dit de la Santé et de l’Accès aux soins. Et je ne vois pas comment le périmètre des CPTS ne pourra pas encore être étendu. Parce qu’on coche la bonne case sur cette articulation de l’accès aux soins, les CPTS étant nées pour assurer la coordination des acteurs de ville en lien avec l’ensemble des structures (hospitalières, publiques, privées, sociales et médicosociales) et faire du lien dans les territoires. Geneviève Darrieussecq ne peut pas faire l’impasse sur les CPTS et les nouvelles organisations coordonnées. Donc sa nomination, c’est plutôt un très bon signal. Le CV est très intéressant mais reste à voir sa feuille de route...
L’appellation de ce nouveau ministère est extrêmement importante car la problématique en santé aujourd’hui, c’est justement l’accès. Notamment dans le fléchage des parcours patients et c'est en partie la cause des urgences surchargées. Je m’adresse à qui ? Comment ? Où ? Pourquoi ? Est-ce que sur tel ou tel sujet, je dois appeler l’hôpital ? Les usagers sont mal orientés et perdus. Aujourd’hui, on a besoin, au travers de ce ministère, de gagner en visibilité autant pour les acteurs que pour les usagers. Il va falloir vraiment travailler en transversalité pour être facilitant dans l’accès aux soins. Et l’objectif de ce ministre, tel qu’il est étiqueté, c’est de clarifier ce qu’est l’accès aux soins et ce que veut dire l’accès aux soins en santé. On a sur la table l’ensemble des éléments nécessaires à une bonne organisation. Encore faut-il avoir le courage politique de revoir les modèles de financement par exemple, sans chercher à réinventer de nouveaux dispositifs... Sur le terrain, on a les ESP, les ESS, les MSP, les CPTS... Il faut une articulaire claire et lisible. Et qu’on fasse de ce nouveau ministère un lieu de rencontre de l’ensemble des acteurs pour répondre à tous les enjeux qui nous attendent.”
"Il est temps qu'une réelle ligne directrice soit enfin tracée"
(Communiqué de ReAGJIR, syndicat des jeunes médecins généralistes)
"Après plus de 2 mois d’attente, le syndicat des jeunes médecins généralistes salue la nomination du Dr Geneviève Darrieussecq au poste de ministre de la Santé. Cette prise de fonction s’effectue dans un contexte tendu lié aux difficultés d’accès aux soins croissantes. ReAGJIR saisit cette occasion pour rappeler une fois de plus les dossiers multiples toujours en attente d’arbitrage ministériel : 4e année d’internat de médecine générale, déploiement des guichets uniques départementaux d’accompagnement des professionnels de santé, place des médecins remplaçants dans le système de santé (...) Au-delà de ces échéances à court terme, nous attendons avant tout une feuille de route de long terme sur l'évolution du système de santé. Il est temps qu’une réelle ligne directrice, construite avec les différents acteurs pour être cohérente et stable, soit enfin tracée pour planifier le virage préventif indispensable pour améliorer durablement la santé de la population."
"La résilience de l’hôpital doit passer par la mobilisation des libéraux de santé"
(Communiqué des Libéraux de santé)
"Les défis qui attendent la nouvelle ministre sont immenses. Et face aux crises multiples qui touchent le système de santé, il est urgent d’agir. La résilience de l’hôpital doit passer par la mobilisation des libéraux de santé. C’est en mobilisant tous les professionnels de santé de ville sur l’ensemble des compétences propres de chacun, et en déployant des solutions pour l’attractivité des métiers de santé, que la modernisation du système de santé pourra se poursuivre. L’exercice libéral devra être soutenu et l’activité économique de nos cabinets, laboratoires et officines préservé.
Les Libéraux de santé attendent des arbitrages au sein du prochain Ondam pour permettre un investissement massif sur les soins de ville libéraux. Le secteur libéral a besoin de visibilité et d’une trajectoire à moyen et long terme pour apporter des réponses aux déserts médicaux.
Révision du système conventionnel, respect de l’application de tous les accords conventionnels signés entre les syndicats représentatifs et l’Assurance maladie, et notamment l’accord signé sur les équipes de soins coordonnées avec le patient (Escap)… Autant de chantiers importants à venir. Et essentiels pour maintenir un système de santé solidaire, au sein duquel l’accès aux soins est garanti à tous, sans distinction.”
"Nous espérons qu'elle aura le courage de faire publier les travaux réalisés pour les IPA"
(Emmanuel Hardy, IPA et président de l'Unipa)
"Nous sommes ravis que l’accès aux soins, sujet majeur de la santé, soit inscrit dans la dénomination du ministère. Nous souhaitons remercier l’ancien ministre et son cabinet pour les échanges constructifs afin de trouver des solutions en matière d’accès aux soins et de décloisonnement ville-hôpital. Et nous espérons que madame la ministre aura le courage de faire publier les travaux réalisés pour les IPA et finalisés avec le cabinet précédent."