La semaine a été chargée ! Lundi 8 janvier : démission d'Elisabeth Borne. Mardi 9 janvier : nomination de Gabriel Attal au poste de Premier ministre. Jeudi 11 janvier : le secrétaire général de l'Elysée a dévoilé – après de longues heures d'attente et beaucoup de spéculations – la composition du nouveau gouvernement. Un gouvernement resserré autour d'une dizaine de ministres. C'est Catherine Vautrin qui a été nommée à la tête d'un super-ministère incluant les portefeuilles du Travail, de la Santé et des Solidarités.  

 Catherine Vautrin, 63 ans, est issue de la droite. Députée de la Marne, elle a occupé les postes de secrétaire d'État à l'Intégration et à l'Égalité des chances, de secrétaire d'État aux Personnes âgées sous Jean-Pierre Raffarin (2004-2005) puis de ministre déléguée à la Cohésion sociale et à la Parité sous Dominique de Villepin (2005-2007). Elle a été vice-présidente de l'Assemblée nationale de 2007 à 2017. En juillet 2022, elle a été pressentie pour succéder à Jean Castex avant qu'Elisabeth Borne ne soit finalement choisie comme Première ministre 

Après Agnès Buzyn, Olivier Véran, Brigitte Bourguignon, François Braun, Aurélien Rousseau et Agnès Firmin le Bodo (par intérim), Catherine Vautrin devient donc la nouvelle locataire de l'avenue Duquesne.  

 


"J’espère qu’elle sera un super ministre capable d'aller sur toutes les missions en même temps"
(Pascal Gendry, co-président d’AVECsanté)

"La surprise, c'est de voir un grand ministère Travail, Santé et Solidarités regroupé sous la même entité. Je pensais que le sujet du travail était un sujet très important et que celui de la Santé était aussi très important, comme celui des Solidarités qui est très important... Certes, il y aura des ministres délégués mais j'espère que Mme Vautrin sera un super ministre capable d'aller sur toutes les missions en même temps. Pour ce qui est de l’exercice coordonné, si ça ne reste pas la priorité, on va être inquiet. Car on risque de se casser la figure si ce n'est pas structuré davantage. Il y a urgence !” 

 


"On attend une vraie loi de santé” 
(Hélène Colombani, présidente de la FNCS)

"La santé, c'est quand même l'une des principales préoccupations des Français. Le fait qu'il n'y ait pas de ministère dédié nous semble surprenant. On imagine qu'il y aura un ministère délégué mais ce n'est pas la même chose en termes de posture et de force... Nos attentes, c'est qu'il y ait une vraie loi de santé. Là, on est dans un éparpillement et dans une non-structuration des soins primaires. On a besoin d'une loi structurante et pas juste des mesures par-ci par-là. Nous attendons aussi une lutte contre la financiarisation de la santé qui est en train de s'attaquer aux soins primaires et qui nous semble préjudiciable pour l'égalité d'accès aux soins, une meilleure prise en compte de la prévention, et une égalité de traitement pour les centres de santé par rapport à la médecine libérale." 
 


"On espère des actes dans la continuité de ce qui a été fait"
(David Guillet, président de la FCPTS)

"Catherine Vautrin, c'est quelqu'un qui a fait ses preuves dans les ministères, c'est une personne d'expérience.  Ce qui nous étonne, c'est ce ministère élargi au Travail et à la Santé. Il y avait un bon signal qui avait été donné avec la nomination de François Braun et le ministère délégué chargé de l'Organisation territoriale et des Professions de santé. Là, on ne sait pas ce qu'il en sera. Le signal est plus qu'étonnant, mais la FCPTS espère qu'il y aura des actes dans la continuité que ce qui a pu être fait depuis deux ou trois ans au sujet de l'organisation territoriale, parce qu'on était sur un bon fonctionnement." 

 


"Tout est à refaire"
(Frédéric Villebrun, président de l'USMCS)

"Ne plus avoir de ministère dédié à la Santé envoie un très mauvais signal. Cela est alarmant sur les considérations des questions sur le système de santé en France. Nous le percevons comme un désengagement au plus haut niveau. Concernant le plan des centres de santé annoncé par Agnès Firmin-Le-Bodo, je crains pour son avenir. Du côté de la Santé, il n'y a plus aucun ministre précédemment en poste et donc de continuité de politique, tout est à refaire. D’un point de vue purement politique, la nomination de Catherine Vautrin ajoute une crainte politique au vu de ces convictions..." 

 

 

"Une certaine transversalité sur des grands sujets qui dépassent le champ de la santé"
(Sébastien
Guérard, président de la FFMKR et l'UNPS)

"Je pense que cela est plutôt une bonne chose de voir le ministère qui remonte un peu dans la hiérarchie, avec un périmètre élargi et un gros portefeuille. Cela va, en théorie, apporter une certaine transversalité sur des grands sujets qui dépassent le champ de la santé. Il y a de gros sujets sur la table, comme l'application du calendrier conventionnel et l'évolution en profondeur de notre métier. Nous devrons être également attentifs au déroulement de la convention médicale... Mais au-delà de la nomination de Catherine Vautrin à la tête de ce super-ministère, qui, je l'espère, sera une bonne surprise, ce sont les propos de Bruno Le Maire, ministre de l'Economie qui m’inquiète. Car il souhaite récupérer des milliards d'euros d'économies d'ici 2025... Nous serons extrêmement vigilants sur le sujet." 

 

 

"C'est un camouflet pour la prévention et la santé en général"
(Emmanuel Hardy, IPA et président de l'Unipa )

"Le principal constat, c'est que la santé n'a plus de ministère dédié, ce qui est assez inquiétant car le chantier est immense. Je me demande s'il n'y a pas un certain désintérêt vu que nous n'avons plus de ministre propre à la Santé, ni de ministre délégué aux Professions de santé. Honnêtement, je suis assez dubitatif. La prévention a disparu alors que les besoins de la population sont énormes, notamment avec l'arrivée du 'bilan de prévention'. Concernant l'exercice coordonné, j'espère qu'il y aura au moins une continuité car c'est l'avenir, il suffit de regarder dans certains pays étrangers (Allemagne, Canada…). Nous pouvons juste espérer que la ville ne soit pas oubliée, car s'il n'y a plus la prévention, nous pouvons nous interroger sur les soins primaires. C'est un camouflet pour la prévention et la santé en général. Espérons que Catherine Vautrin va se saisir des grands chantiers de la santé car il y a urgence, je le vois tous les jours sur le terrain. Cependant nous n'avons aucune certitude que les réformes qui doivent être menées aillent jusqu'au bout."

 

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