Métiers
Pourquoi ont-ils choisi ce métier ? Comment ont-ils évolué depuis leur prise de poste ? Quelle évolution dans les années à venir ? Parole à Émilie Bargo, coordinatrice de la MSP de Levet et de Sancerre, et formatrice relais pour la FMPS Centre-Val de Loire et l'EHESP.
Article publié dans Concours pluripro, janvier 2024
C'est "un peu le hasard" qui pousse Émilie Bargo à la maison de santé de Levet. Le hasard, ou plutôt son père, Arnaud, médecin généraliste. "Je l'ai vu s'installer tout seul, puis s'associer avec un médecin, puis deux, puis quatre. Puis très vite, ils se sont sentis à l'étroit et ils ont ouvert la MSP de Levet en 2018." Un projet qui a duré huit ans, en raison, précise-t-elle, "de plusieurs enjeux politiques territoriaux qui se sont greffés autour du montage de la structure". Et pendant des années, cette fille de médecin observe la transformation du métier de généraliste : "Enfant, j'ai connu le téléphone qui sonne la nuit, le papa épuisé... J'ai vu la complexité du montage de la MSP", raconte celle qui, diplômée d'un master en management des organisations et d'un doctorat en sciences politiques, travaillait dans le milieu associatif.
Elle prend le train en marche au moment du départ de la coordinatrice de la MSP : "J'ai toujours regardé ce métier avec un oeil interloqué et intéressé", précise cette mère de trois enfants. Courant 2021, elle s'engage au sein de trois MSP : Levet, Mehun-sur-Yèvre (qu'elle va quitter en février 2024) et Sancerre. "Ça rend fou d'en avoir trois, lance-t-elle avec un éclat de rire. C'était intellectuellement fatiguant..." D'autant que sa fonction se construit différemment en fonction de la structure : à Sancerre, elle est davantage sur une fonction support du quotidien et la gestion fonctionnelle de la structure ; à Mehun-sur-Yèvre, c'est davantage une démarche de projet de santé publique – besoins multiformes, lien entre l'équipe gestion conflits... – et un travail en trinôme avec le "leader" et la secrétaire médicale qui fait une petite part de coordination ; alors qu'à Levet, elle travaille avec trois cogérants dans "une dynamique d'équipe facile" avec "une vraie démocratie au sein de l'équipe". Des temps partiels qui permettent une bonne articulation entre sa vie personnelle et professionnelle.
