Article publié dans Concours pluripro, mars 2025
 

Depuis 2022, la MSP Simone-Veil à Pontarlier (Bourgogne-Franche-Comté) a mis en place une microstructure pour les violences intrafamiliales, avec une prise en charge impliquant différents professionnels de santé, de santé mentale, du médico-social ou encore les associations. "Tout est parti d'un constat. Les médecins recevaient des patients pour des certificats de coups et blessures, mais impossible de savoir précisément ce qu'il s'était passé ni de mettre en place un parcours ou un suivi, confie Méline Pagnier, coordinatrice de la maison de santé. À l'ouverture de la MSP fin 2019, nous nous sommes dit que cela pourrait être intéressant de travailler sur cette thématique et d'offrir une porte d'entrée, par la santé, aux personnes victimes de violences intrafamiliales", explique celle qui est également IPA.

Avec la Fédération des maisons de santé et de l'exercice coordonné en Bourgogne-Franche-Comté (FeMaSCo BFC), la MSP monte la microstructure en 2020. "Le Covid est arrivé, suivi de l'expérimentation 'article 51' Microstructure Covid/santé mentale. Nous avons donc intégré ce dispositif." D'une durée de trois ans, l'expérimentation a pris fin en janvier 2024 sans être reconduite. "Nous avons tout de même démarré le projet", révèle Méline Pagnier. Et pour cause, le dispositif comptait "25 personnes prises en charge par an". La source de financement via l'article 51 s'étant tarie, il a fallu trouver une autre piste. "Nous nous sommes tournés vers un financement FIR [fonds d'intervention régional] pour une durée de deux ans. Le bilan aura lieu fin 2025", indique-t-elle.

Ainsi, le médecin a "un créneau de consultation dédié à cette problématique toutes les semaines", explique Méline Pagnier. La prise en charge débute par cette rencontre. "Les patients peuvent en avoir entendu parler par un autre professionnel de la MSP ou par des partenaires extérieurs comme les pharmaciens, les cabinets médicaux, les autres MSP, les associations, les travailleurs sociaux..." Depuis juillet 2024, un second médecin retraité a rejoint le dispositif en renfort. En fin de consultation, la médecin donne au patient les coordonnées d'une psychologue et d'une assistante sociale, qui assurent leur permanence dans la maison de santé. "Le patient peut prendre contact pour les rencontrer et lancer le suivi. Le forfait du dispositif inclut six consultations avec la psychologue et sept avec le travailleur social par an, renouvelable pour l'année suivante", indique la coordinatrice.

 

"Dédramatiser pour inciter à consulter"

L'équipe de la MSP Simone-Veil s'est également engagée dans un autre projet, celui de la santé des enfants protégés. "Deux médecins de la structure, qui exerçaient auparavant dans leur cabinet, recevaient régulièrement des enfants de la Maison d'enfants à caractère social André-Marguet, de Pontarlier. Lorsque le directeur de ce foyer de l'ASE a eu connaissance de l'ouverture de la MSP, il a proposé de créer un partenariat." Ils signent une convention sur l'accès aux soins afin que les enfants puissent venir voir un médecin. "Là encore, on a souhaité élargir le dispositif et on a demandé un nouveau FIR, précise Méline Pagnier. On voulait travailler sur des thématiques de santé plus globale et de prévention (alimentation, sexualité...). Chaque année, on fait un bilan avec les enfants et les éducateurs pour dégager des thématiques. On réalise des ateliers avec eux, cela leur permet de connaître les professionnels et de 'dédramatiser'. Ils viennent plus facilement chez le médecin ou chez un professionnel de santé, comme la diététicienne ou la psychologue, des consultations qui ne sont normalement pas remboursées mais que nous prenons en charge dans le cadre du projet."

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