Car en permettant l’implication des habitants et des patients, les retombées sont visibles : une amélioration de la santé physique et mentale mais également un vrai impact sur les professionnels, qui ressentent un mieux-être dans leur pratique, et sur les organisations, avec l’émergence de partenariats, une réduction de la stigmatisation et la création de nouveaux services en santé dans des territoires où ils étaient plutôt déficitaires…
Mais l’étude fait ressortir aussi que certains professionnels de santé ont tendance à favoriser la proximité avec des patients avec qui ils en avaient déjà, jusqu’à observer une forme de "sur-représentation par rapport à la moyenne", explique Julie Cachard. Des frictions entre professionnels de santé ont aussi été rapportées, car certains craignaient une perte de contrôle liée à la participation. "Certains médecins sont allés jusqu’à quitter leur maison de santé parce qu’un autre médecin était pro-participation", révèle-t-elle, regrettant que les professionnels de santé ne soient pas initiés à la participation pendant leur formation initiale.
Les pratiques participatives dans les soins de première ligne induisent de nombreuses transformations favorables dans les relations interprofessionnelles et l’organisation des soins… encore faut-il savoir dépasser leurs effets négatifs pour ne garder que le positif. Pour atteindre cet objectif, la formation des professionnels de santé est déterminante. C’est pourquoi ses travaux de recherche se concentrent actuellement sur l’expérimentation d’un programme de formation Impact à destination des structures d’exercice coordonné intéressées par ces pratiques participatives.