Evolution des métiers
Lise Alter, directrice générale de l'Agence de l'innovation en santé, était l'invitée de la session des "Tribunes de la santé", le 24 octobre dernier. Face à Catherine Commaille-Chapus, membre de la Chaire santé de Sciences Po, elle a détaillé l'impact de l'innovation sur l'évolution des métiers de demain.
Article publié dans Concours pluripro, novembre 2024
"L'Agence de l'innovation en santé (AIS) est une structure interministérielle lancée il y a deux ans", détaille Lise Alter. Principal enjeu de l'AIS : "mieux connecter tout l'écosystème de la recherche avec celui de la santé et de l'industrie. Notre objectif est d'identifier les meilleures structures en capacité d'accélérer le développement des innovations. En un an, nous avons rencontré, orienté et conseillé près de 400 projets innovants dans tous les domaines". En effet, dans le cadre du plan France 2030, l'AIS a pour mission d'accompagner les projets innovants à fort impact, d'accélérer le développement de produits de santé innovants et de favoriser l'évolution vers une médecine plus préventive, au bénéfice des patients. "L'outil numérique, et plus spécialement l'intelligence artificielle, doivent simplifier le quotidien de l'ensemble des professionnels et permettre une meilleure coordination du système de soins."
Le plan France 2030 comporte plusieurs objectifs définis dès 2025. "La priorité sur laquelle nous travaillons concerne la bioproduction, qui vise à permettre l'émergence d'innovations de nouveaux biomédicaments mais aussi dans les procédés de bioproduction." La deuxième grande stratégie concerne le numérique en santé, avec l'objectif "de positionner la France en leader de la santé numérique". Le troisième volet traite des dispositifs médicaux, avec notamment des enjeux "de soutien à la filière du dispositif médical et du diagnostic in vitro, dans un contexte de changement réglementaire majeur".
Les maladies et menaces émergentes constituent la quatrième préoccupation du plan France 2030. "Cela est plus complexe à mettre en oeuvre, dans la mesure où il peut être difficile de mettre en place des contre-mesures face aux pathogènes émergents." L'AIS travaille également sur tous les enjeux structuro-systémiques qui permettront de développer ces contre-mesures. "Pour travailler sur ces sujets, nous sommes en train de structurer un pôle dédié au domaine de l'infectiologie, en région lyonnaise." Dernière ambition "lancée en août dernier", comme le révèle Lise Alter, le développement de "la prévention en santé ou, en tout cas, la contribution de l'innovation au service de la prévention".
