« Ma santé 2022 », trop ambitieux ou trop modeste ?

Revoilà le mois de décembre ! Et avec le petit vent frais qui s’est immiscé dans notre routine matinale, le temps est aussi venu – pour petits et grands – de faire le point sur l’année écoulée et les nombreuses résolutions (ou révolutions) qui jalonneront la prochaine. 2019 a-t-elle été une bonne année pour les différentes professions de santé ? Cet exercice « collectif, décloisonné, coordonné » qu’appelait de ses vœux le président, s’exprime-t-il aujourd’hui sur l’ensemble des territoires ?

18 septembre 2018. Emmanuel Macron formulait ce constat – partagé par professionnels et patients – que notre système de santé « pèche par un vrai handicap d’organisation », et que « le modèle d’organisation n’est plus adapté ni à la demande ni à l’offre de soins ». Sa solution : une transformation en profondeur pour s’adapter à l’évolution des attentes et des besoins de santé. Un an et trois mois plus tard, quel bilan tirer du lancement de ce plan ministériel aux 79 projets ? Où en est-on de cette transformation promise par l’Avenue Duquesne et l’Élysée ? Le plan « Ma santé 2022 » est-il trop ambitieux ou trop modeste ?

C’est le point de départ de notre dossier qui décortique, analyse et commente les principales mesures de cette stratégie de transformation du système de santé. Assistants médicaux, infirmières en pratique avancée, communautés professionnelles territoriales de santé, hôpitaux de proximité, études de médecine… Si 2019 a été l’année de « mise en place des outils nécessaires », 2020 sera, estime Agnès Buzyn, l’année de l’application « territoire par territoire, au bénéfice des patients ». Les chiffres du ministère en attestent : +40 % de MSP et +25 % de centres de santé depuis mars 2017, 400 projets de communautés professionnelles territoriales de santé recensés sur l’ensemble du territoire et 1 000 annoncées pour 2022.

À défaut d’une vraie remise à plat du système, il s’agit, pour l’heure, d’un faible ébranlement des barrières. Celles qui existent entre la ville et l’hôpital, entre les professions de santé elles-mêmes, entre le libéral et le salariat… Un décloisonnement tâtonnant certes, mais progressif. Et un premier pas – on l’espère ! – vers un meilleur accès aux soins. Le décloisonnement, objectif 2020 ?