Article publié dans Concours pluripro, décembre 2022

Au pôle de santé Simone Veil, centre de santé géré par les communes de La Ferté-Bernard et de Cherreau, la participation à l’expérimentation du Peps répondait à des besoins très précis. "Vu le grand problème d’effectif médical sur notre territoire, nous avons mis en place, depuis des années, une activité spécifique avec quatre infirmières qui ne font pas d’actes mais travaillent en binôme avec les médecins pour préparer et faciliter les consultations, explique Élisa Marais, IPA au sein de la structure et présidente de la CPTS du Perche Émeraude. Elles font notamment des visites infirmières chez les personnes âgées fragiles, entre les visites médicales, pour vérifier que tout va bien et éviter les décompensations. Le problème, c’est que ces visites n’existent pas dans la nomenclature et ne sont donc pas valorisées."

 

De g. à dr. : Flavien Faugier, IPA santé mentale, Elisa Marais, IPA pathologies chroniques stabilisées et présidente de la CPTS du Perche Emeraude, Jean-Yves Rapicault, médecin généraliste, Fabrice Ribeaudeau, médecin dermatologue, et Coralie Apremont, infirmière - @CPTS du Perche Emeraude


C’est pour cette raison que la structure a choisi le forfait Peps pour sa patientèle âgée. "Il nous permet de financer ces activités hors nomenclature, analyse Karine Hottin-Thoreau, coordinatrice administrative de la CPTS. Malheureusement, après bientôt un an, on réalise que le forfait n’est pas suffisant pour couvrir toutes les charges salariales liées à cette activité, qui reposent donc toujours en partie sur les communes." Ce qui n’empêche pas Catherine Bossy, présidente du syndicat intercommunal qui gère la structure, de penser à l’avenir : "Nous sommes actuellement en pleine réflexion : passer ou non au forfait sur la patientèle totale. Nous attendons de finir l’année pour prendre position." Un calcul qui pourrait être compliqué car une partie importante de la population locale n’a pas de médecin traitant, souligne Karine HottinThoreau : "Le forfait, c’est bien pour ceux qui ont un médecin traitant, mais qu’en sera-t-il de toute l’activité de soins non programmés pour des personnes qu’on accueille ponctuellement ?"
Reste qu’en attendant de faire les calculs, les responsables du centre de santé soulignent l’écoute attentive dont ils ont pu bénéficier de la part de l’Assurance maladie et de l’ARS. "Nous travaillons en permanence le modèle avec eux, ils sont dans l’écoute et nous ont d’ores et déjà indiqué qu’ils étaient prêts à nous aider à réajuster", indique Élisa Marais.

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