Le premier est de s’accorder sur le découpage territorial, ce qui est loin d’être une évidence tant chacun se réfère à un périmètre qui est propre à ses références professionnelles : municipalité, communauté de communes, CPTS ou tout autre secteur spécifique (secteur psychiatrique, carte scolaire, périmètre de contrat local de santé, etc.). Il manque en France une définition claire des territoires supports aux soins primaires.
Le deuxième prérequis consiste à donner un sens à l’ancrage territorial de chacun. L’expression est très fréquemment employée pour justifier d’un ancrage local qui sous-entend une proximité et une préoccupation au plus proche des usagers. Mais travailler en collaboration, voire en coordination, sur un même territoire suffit-il à partager un ancrage commun ? En d’autres termes, existe-t-il une vision partagée de ce qui se passe sur le territoire ? Ce qui se décline en deux autres questions :
• comment sont pris en compte les besoins ? Un diagnostic territorial a-t-il été réalisé et a-t-il reçu l’adhésion de tous ? Dans les faits, on observe des réalisations très inégales allant d’une simple compilation d’indicateurs émanant de diverses sources (ARS, observatoires régionaux de santé, CPAM...) à des analyses structurées débouchant sur des projets ;
• que se passe-t-il sur le territoire ? Que met-on en commun ? Là encore, une grande diversité s’observe, allant du partage de locaux ou de temps de secrétariat à des groupes de travail thématiques, des réunions de concertation, etc. Ces dernières sont intéressantes à observer lorsqu’elles existent car on retrouve également une importante diversité en leur sein. Souvent articulées autour d’un binôme médecin-infirmière, elles peuvent réunir tantôt un groupe restreint de personnes et être relativement informelles, tantôt une grande variété de professionnels et intégrer des personnes hors du champ de la santé (secteur social, éducatif, représentant des collectivités, etc.).
Un troisième prérequis découle du précédent. Il s’agit de s’accorder sur un projet territorial de santé qui peut, là encore, revêtir des formes variées : MSP, contrat local de santé, groupement de coopération sanitaire (GCS), CPTS ou s’adosser à un dispositif (Paerpa, par exemple), à un groupe de travail thématique autour de maladies chroniques (BPCO, diabète, plaies, addictions, etc.).