Article publié dans Concours pluripro, mars 2023
 

La prescription initiale est autorisée pour les infirmières en pratique avancée (IPA) depuis la publication du premier décret régissant la profession en 2018 : "L'infirmier exerçant en pratique avancée peut prescrire des médicaments non soumis à prescription médicale obligatoire figurant sur la liste établie par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé en application de l'article R. 5121-202." Cette liste, disponible sur le site de l'ANSM, comprend uniquement des médicaments sans prescription médicale obligatoire, comme Titanoréïne Crème, du lopéramide, de la cétirizine. En France, la prescription initiale ne définit pas uniquement la délivrance de médicaments. Car ce terme désigne également d'autres éléments, comme les prescriptions médicales de transport, les soins de kinésithérapie, de pédicurie…

Prenons un cas pratique : lors d'un entretien avec un patient de plus de 70 ans, l'IPA dépiste une dénutrition sévère avec un IMC < 20 kg/m2 et une perte de poids supérieure à 15 % en six mois. Elle ne peut pas introduire les compléments nutritionnels oraux… Or, les recommandations insistent sur le fait que plus la prise en charge est précoce plus elle est efficace.

Aucune prescription initiale de soins n'est permise à l'IPA, pas même les soins infirmiers, qui ne sont autorisés qu'en renouvellement, selon le référentiel d'activités présent en annexe 1 de l'arrêté du 18 juillet 2018 relatif au régime des études en vue du diplôme d'État d'IPA "Renouvellement de prescription médicale de produits de santé et d'actes infirmiers."

Avons-nous le luxe d'attendre face aux besoins de santé criants de la population ?
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